LE PEINTRE D’ÉVENTAIL Hubert HADDAD Editions ZULMA

Hubert Abraham Haddad est né à Tunis le 10 mars 1947, d’un père tunisien et d’une mère d’origine algérienne, née Guedj. Après avoir vécu à Sfax, Bône et Tunis, ses parents émigrent à Paris en 1950. Écrivain, Hubert Haddad commence à publier à la fin des années soixante, d’abord dans des revues. Il fonde lui-même plusieurs revues de littérature, comme Le Point d’Être, revue littéraire, ou Le Horla. Très vite, il investit tous les genres littéraires, à commencer par la poésie avec Le Charnier déductif (Debresse, 1968). La nouvelle et le roman tiennent la plus grande part de sa production, avec d’un côté les Nouvelles du jour et de la nuit (deux coffrets de cinq volumes chacun rassemblant soixante nouvelles) et de l’autre une vingtaine de romans comme L’Univers, premier roman-dictionnaire paru en 1999 chez Zulma et réédité en édition augmentée en 2009, ou encore Palestine (Prix des cinq continents de la francophonie 2008, Prix Renaudot Poche 2009). Par ailleurs dramaturge et historien d’art, Hubert Haddad est aussi peintre (expositions à Paris, Chaumont en Champagne, Châlons, Orléans, Marrakech) et à l’occasion illustrateur. Il a publié de nombreux essais, comme Saintes-Beuveries (José Crti, 1989), Les Scaphandriers de la rosée (Fayard, 2002), ainsi qu’une somme encyclopédique en deux volumes sur la passion littéraire et les techniques d’écriture : Le Nouveau Magasin d’écriture (2006) et Le Nouveau Nouveau Magasin d’écriture (2007). Sous le pseudonyme de Hugo Horst, il anime depuis 1983 la collection de poésie Double Hache aux éditions Bernard Dumerchez. Il publie aussi des romans noirs, avec un personnage récurrent, l’inspecteur Luce Schlomo (Tango chinois). Hubert Haddad est un des acteurs de la Nouvelle fiction.

C’est au fin fond de la contrée d’Atôra, au nord-est de l’île de Honshu, que Matabei se retire pour échapper à la fureur du monde. Dans cet endroit perdu entre montagnes et Pacifique, se cache la paisible pension de Dame Hison dont Matabei apprend à connaître les habitués, tous personnages singuliers et fantasques.Attenant à l’auberge se déploie un jardin hors du temps. Insensiblement, Matabei s’attache au vieux jardinier et découvre en lui un extraordinaire peintre d’éventail. Il devient le disciple dévoué de maître Osaki. Fabuleux labyrinthe aux perspectives trompeuses, le jardin de maître Osaki est aussi le cadre de déchirements et de passions, bien loin de la voie du Zen, en attendant d’autres bouleversements…
Avec le Peintre d’éventail, Hubert Haddad nous offre un roman d’initiation inoubliable, époustouflant de maîtrise et de grâce.

Revue de presse de Frédérique Roussel – Libération du 24 janvier 2013
Le temps semble s’être figé dans la grâce du labyrinthe végétal et les dîners de la pension. L’écriture est ciselée et contemplative. Un conte japonisant qu’on imagine au départ un brin moralisant, pseudo philosophique. Mais il ne demande rien d’autre que d’être lu et prend par la grâce de sa simplicité, l’évocation de ses images et le remuement intime qu’il suscite. Hubert Haddad n’est jamais allé au Japon, et cela n’a aucune importance. L’auteur protéiforme a du goût pour les contrées inconnues comme pour tous les genres littéraires, et préfère pétrir la pâte de l’imaginaire, dans un mode hallucinatoire.