Louis nous offre ses vœux pour tous, pour le bien-commun et l’intérêt général.
L’année 2017 reste marquée par l’international, guerres, catastrophes climatiques. Trump et sa violence verbale plutôt que recherche du compromis. Progression des inégalités. Circuits financiers toxiques. Evasion fiscale dont 100 milliards d’€ par an en France et 1000 milliards d’€ par an en Europe. « Le Parlement européen a estimé en 2013 le coût de l’évasion fiscale en Europe à plus de 1000 milliards d’euros par an. Cela représentait 20% du PIB de l’Union européenne, ou 2000 euros par citoyen européen. Pour rappel, le déficit du Vieux continent atteignait alors 514 milliards d’euros, et le budget, moins de 150 milliards d’euros. » Le Figaro, 6 avril 2016
Scandale révélé dans les rapports femmes-hommes, avec une domination des hommes même dans les pays les plus démocratiques et ouverts. Montée des intégrismes, du nationalisme, du totalitarisme : Hongrie, Pologne, Turquie. On peut se demander si la Pologne est encore un ÉTAT de droit, pays dans lequel les médias, la presse, la justice ne sont plus indépendants, mais sous tutelle. L’Union Européenne brandit l’article 7 de la Constitution qui dit qu’un pays peut être soumis à des amendes, privé des droits et des aides de l’Europe. Sous la pression de l’UE, renvoi des ministres des Armées et des Affaires étrangères. Ce qui est positif dans cette crise c’est que l’Europe réagit, se manifeste enfin. Pourquoi ne s’occupe t’elle pas de la Hongrie ? Peut-être parce que la justice n’est pas totalement sous tutelle de l’état. La Hongrie, c’est 130 ans d’indépendance pour 1000 ans d’histoire, ce qui explique qu’elle supporte mal les injonctions et les tutelles. En Pologne, c’est le parti PiS, Droit et Justice, parti de l’indépendance nationale, anti-migrants, anti-islam qui est au pouvoir, mais il reçoit moins de soutien que les autres partis, gauche et droite, qui se sont regroupés en 2 collectifs. En Hongrie, c’est le FIDESZ, parti devenu conservateur, voire nationaliste, qui est au pouvoir, alors qu’à l’origine, parti indépendant démocrate dont le président Victor Orban en a été longtemps le dirigeant, et qui s’est battu pour la démocratie.
Autre point alarmant que nous laisse 2017, la dégradation du climat, les changements climatiques avec un mode de vie insupportable pour la planète. Les promesses ne se concrétisent que trop lentement et la renonciation par Trump de l’accord de Paris COP 21 est dramatique.
Nous sommes dans un monde à recréer sur tous les plans, c’est un chantier mondial et il nous faut tenir compte du cri d’alarme de 15000 scientifiques : 75% des insectes vivants ont disparu, 20% des mammifères sont en voie de disparition ainsi que 18% des poissons.
Faut-il désespérer suite au constat bien réel de l’état du monde ?
Louis ne le croit pas, car le peuple agit et prouve sa capacité de réaction, même si le processus est lent. L’évolution positive du monde est lente car la prise de conscience que les gens sont des acteurs ou doivent l’être est lente. Le peuple doit prendre conscience du pouvoir collectif. Par exemple, en dépit des renoncements de Trump question climat, de nombreux pays se mobilisent même ceux qui ne sont pas des modèles de démocratie car ils ont pris conscience de leur fragilité.
Soulignons les avancées qui peuvent donner espoir.
– L’Europe se réveille : réaction aux dérives anti-démocratiques de la Pologne, position ferme vis-à-vis du Brexit. A ce sujet, l’Irlande du Sud accepte de laisser sa frontière avec l’Irlande du Nord ouverte, donc ouverte à l’Angleterre. D’autre part, Theresa May vient de limoger des négociateurs de son parti et des autres qui sont les plus pro-Brexit ; elle cherche des compromis pour avoir un accès au marché unique.
– Objectivement, la France va mieux, la croissance remonte, le déficit s’infléchit, De plus en plus d’initiatives, de projets de la part des citoyens. Par exemple, hausse de 8 % sur un an de la création de coopératives. Startups coopératives qui créent de nouveaux systèmes de communications au service des entreprises et de l’artisanat. De nombreux circuits courts de consommation, comme les AMAP, inventent de nouveaux modèles de consommation. (Une pratique de l’éducation populaire). Ces initiatives doivent progresser mais aussi dans les consciences pour un monde plus durable et juste, c’est une nouvelle forme de résistance.
Tout cela ne va pas casser le modèle existant, changer d’un coup les mentalités mais ce qui est intéressant c’est la prise de conscience qu’il faut vivre, agir autrement et agir collectivement dans ce sens.
– La parole des femmes qui bouscule les hommes mais qui révèle aussi le problème des droits, de l’égalité des droits. Droits = règles = lois = ce qui relève de la politique. Exemple de non droit en Turquie où le pouvoir remet en question contraception, avortement, divorce. (Plus de 5000 femmes tuées en 12 ans et les meurtriers sont impunis). Question égalité des salaires, les Islandaises ont commencé en octobre 2017 une grève et elles ont gagné : elles ont arrêté de travailler à 14h38 plutôt qu’à 17h30, ce temps sans travailler correspondant à la différence des salaires avec leurs collègues masculins. A quelle heure les femmes devraient-elles arrêter de travailler au lieu de 18h : en France, à 14h38, en Allemagne, à 14h09, aux USA, à 13h48, en Israël, à 13h30, en Belgique, à 15h49 !!
– Dans le monde politique les choses bougent aussi au niveau des structures, les vieilles têtes ont disparu, des partis sont à reconstruire. Besoin de plus de participation, pour le dialogue, la confrontation, pour une démocratie effective et vivante. Ce qu’il faudrait réformer c’est le fonctionnement de l’état, ses services, ses institutions, sa fonction publique. Pour améliorer, faciliter la vie quotidienne, logement, urbanisation, transport, culture …
– Apport du public : des avancées dans la lutte contre l’évasion fiscale, l’échange de données bancaires entre de nombreux pays, la France a récupéré 2,6 milliards d’€ en 2016 (Le Monde du 17 avril 2016). L’Europe réfléchit à une taxe générale sur le chiffre d’affaire dans chaque pays de l’UE.
Les réformes. Aujourd’hui, nous sommes confrontés à une énorme période de réformes réalisées, en cours ou à venir : Retraite, hôpital, chômage, formation professionnelle, territoires, villes moyennes, statut de l’entreprise, rapport femmes-hommes, réforme de l’Europe, laïcité, code électoral … Certaines de ces réformes vont dans le bon sens, d’autres apparaissent douteuses ou dangereuses.
– Celles qui découlent du bon sens : Apprentissage pour favoriser l’emploi en adéquation avec les besoins des entreprises. Développement des villes moyennes, réforme majoritairement bien reçue par les maires. Statut de l’entreprise, pour faire évoluer l’objet social (mode de participation). Egalité femmes-hommes. Réforme du fonctionnement de l’Europe avec un pouvoir du Parlement européen supérieur à celui de la commission européenne ainsi que recherche d’homogéisations du droit social et droit fiscal.
– Celles qui sont problématiques : retraites, laïcité, politique fiscale, transition énergétique, contrôle des chômeurs et leur accompagnement.
– Contrôle des chômeurs : actuellement, en cas de recherche d’emploi insuffisante ou de refus de formation, un chômeur peut voir son allocation réduite de 20 % pendant deux à six mois. En cas de manquement répété, l’allocation baisse de moitié pendant deux à six mois, voire elle est supprimée définitivement. En cas de refus à deux reprises d’une offre raisonnable d’emploi, l’allocation est suspendue pendant deux mois. Si le refus se répète, elle peut être supprimée pendant deux à six mois, voire définitivement. Pour le futur, ce qui est en discussion c’est un durcissement du contrôle des chômeurs : une recherche insuffisante, un refus de formation ou un refus de deux offres d’emploi jugées raisonnables entraînerait une réduction des allocations de 50 % pendant deux mois. En cas de récidive, elles seraient supprimées pour une durée de deux mois. En outre, chaque demandeur d’emploi devra remplir un « rapport d’activité mensuel », listant l’ensemble des démarches effectuées pour favoriser son retour à l’emploi, selon cette note rédigée par Antoine Foucher, directeur de cabinet de la ministre du Travail, Muriel Pénicaud, et ancien cadre du Medef.
Ci-dessous une réflexion sur l’enquête de Pôle Emploi sur l’assiduité à chercher activement un emploi de 269 000 inscrits spécifiques. Par Bertrand Bissuel du Monde, le 8 novembre 2017.
A l’heure actuelle, la réglementation impose aux chômeurs d’effectuer « une recherche d’emploi active, concrète et justifiable au moyen de preuves ». S’ils rejettent « à deux reprises sans motif légitime une offre raisonnable [de poste] », ils sont susceptibles d’être radiés des listes et de perdre leur allocation. De novembre 2015 à fin août dernier, le comportement d’environ 269 000 inscrits à Pôle emploi a été passé au scanner. Dans 86 % des cas, donc, aucune sanction n’a été prise car les intéressés prospectaient activement pour décrocher un job ou, s’il n’en allait pas ainsi, acceptaient de se remettre en mouvement, après un ou plusieurs échanges avec le contrôleur (conversations téléphoniques, courriers, mails…).Les informations recueillies par Le Monde apportent des éclairages supplémentaires. Ainsi, s’agissant des personnes qui ont été radiées, 97 % d’entre elles l’ont été pendant deux semaines. Une fois « leur peine purgée », 68 % des radiés se sont réinscrits à Pôle emploi. Parallèlement, 7 % des personnes « réprimandées » ont fait un recours contre la décision de radiation prise à leur encontre. Le pourcentage de radiés est-il élevé ? Difficile de trancher sur ce point, estime Bertrand Martinot, ex-délégué général à l’emploi et à la formation professionnelle. « Si le taux de 14 % avait été obtenu sur la base de contrôles exclusivement aléatoires, il pourrait être considéré comme significatif, analyse-t-il. Mais comme une partie des vérifications sont ciblées sur des catégories spécifiques, on ne peut pas vraiment porter d’appréciation. La réalité se situe entre le fantasme du chômeur-glandeur et le discours présentant l’inscrit à Pôle emploi comme une victime. »
Le système fonctionne mal, mais on ne touche pas au système, on n’essaye pas de l’améliorer pour un meilleur accompagnement des demandeurs d’emploi ; c’est regrettable de ne s’attaquer qu’aux individus.