INFO N° 2 – OCTOBRE 2015

Les sujets que Louis voudrait aborder : Tiers payant – 70ème anniversaire de l’ONU – Politique en Angleterre et en Autriche – Palestine – Le Pape, un des grands hommes politiques de notre temps vu la réaction des USA quand il critique le capitalisme. Il parle des pauvres et des migrants. Motion contre lui au Vatican pour la façon qu’il conduit le synode actuel sur la famille. Sujet dont nous reparlerons.

Tiers payant : La ministre des affaires sociales conduit une loi pour généraliser le tiers payant, bonne chose pour chacun de nous et davantage encore pour les plus modestes dans l’échelle sociale. Les libéraux s’opposent à cette loi et un faux débat s’est installé dans la population dans le sens qu’on se met à plaindre « le bon docteur », on s’apitoie sur le sort du docteur qui mérite bien qu’on lui paye sa consultation. Mais on oublie une chose, il y a longtemps que nous avons payé notre santé, avec nos cotisations sur nos salaires. On a payé même avant d’être malade et pour les autres quand on n’est pas malade. C’est cela la solidarité, c’est ce qui fonde notre pacte social et par cette opposition c’est ce pacte social qu’on attaque. Cela va simplifier le travail de la SS. Les médecins disent que le remboursement de la SS va prendre du temps mais cela va se réguler après le premier remboursement, dans le temps. Ils disent qu’ils auront plus de travail, en effet ils devront récapituler tous les actes pour les transmettre à la SS. Une certitude, ce secteur est le seul qui échappe au non-paiement, aucun risque financier. Position idéologique et non pas rationnelle, fondée sur le dogme qu’en France le malade doit honorer le médecin en le payant. D’autres médecins disent que c’est une très bonne nouvelle car peut-être cela va désengorger les urgences dans les hôpitaux : ceux qui n’avaient pas l’argent pour aller chez les médecins allaient à l’hôpital même pour des actes bénins. Cela conduira les malades chez les médecins plutôt qu’à l’hôpital et peut-être cela permettra t’il d’attirer et de maintenir des médecins dans les campagnes. Entendu ce jour aux infos : 25% des Français renoncent aux soins faute de moyens. La Sécurité Sociale, une formidable aventure. A relire pour mémoire le compte rendu de la conférence de Michel Etiévent sur Ambroise Croizat. A revoir le film « Les jours heureux » de Gilles Perret et en 2016 découvrir son nouveau film intitulé « La sociale ».

L’ONU : 70 ans, créée en 1945. Grand moment de construction sociale internationale pour promouvoir la paix partout où elle était en danger. Éteindre le feu ne se fait pas comme ça dans des pays de cultures différentes, avec des enjeux économiques et géopolitiques quelquefois difficiles à appréhender. Compte tenu de ses missions, l’ONU est face à des défis incommensurables quand elle doit jouer les pompiers au travers du monde. Aujourd’hui, face à tous les points de tension, de guerre, de violence, on peut se demander à quoi sert cette institution, mais il faut tenir compte des enjeux dans les pays comme à l’extérieur, des forces en présence, des raisons des conflits, des guerres. Tenir compte des, destructions, des déplacements de population. Rétablir tout ça, rétablir des systèmes politiques là où ils ont été détruits, faire la paix en tenant compte de tous ces éléments, c’est un travail considérable. Lu dans un relevé de mission d’un envoyé de l’ONU depuis 5 ans en Syrie. Malgré toutes les difficultés, les échecs, il accepte de continuer car il a toujours l’espoir de mettre les belligérants autour d’une table. Il s’agit de Stéphan de Mistura. Les partenaires qui lui posent le plus de questions actuellement, ce sont les grandes puissances compte tenu des intérêts de chacune, la Syrie en premier lieu, la Chine, la Russie, Les USA, la France, le Royaume-Uni. Dit que la France est prête à discuter et est en attente. Il a couvert 160 opérations : Soudan, Somalie, Ethiopie, Mali, Afghanistan.
Autre action de l’ONU, la lutte contre la faim, une action considérable qui porte sur le développement de l’agriculture locale, l’information, l’apport de matériel.
C’est sous l’égide de l’ONU que c’est concrétisé l’accord sur le nucléaire avec les Iraniens. .
Organisation : il faudrait que l’ONU s’adapte aux nouvelles réalités et un changement salutaire serait de corriger la composition du Conseil de Sécurité. Actuellement, il est composé de quinze membres dont cinq membres permanents qui sont la France, le Royaume-Uni, les USA, la Chine, la Russie. Tous ont le droit de vote mais les cinq membres permanents ont eux le droit de véto Du fait qu’il n’y a pas d’autres pays qui peuvent y entrer beaucoup de choses sont bloquées. Des nations actives, opérationnelles, de grandes nations revendiquent une place : Brésil, Inde, Afrique du Sud, trois nations émergentes au niveau économique et politique (démarche démocratique). Mais ce que ces nations revendiquent s’opposent aux intérêts d’au moins trois pays sur les cinq, les USA, la Russie, la Chine et rien n’aboutit car chacun des cinq pays a le droit de véto. Ce qui a été proposé et qui serait une porte de sortie, serait de maintenir un véto à cinq mais en l‘élargissant à 8 à tour de rôle : tirage au sort entre les cinq nations permanentes du Conseil pour désigner celle qui perdrait son droit de véto au profit d’un des trois pays tirés au sort également et cela tournerait entre les nations. Il semble qu’il y ait un consensus sur cette question. Il faudrait aussi qu’à la tête de l’ONU, il y ait un changement radical avec l’élection d’une femme. L’élection du prochain secrétaire général par les 193 Etats membres aura lieu l’année prochaine. Plusieurs femmes sont prétendantes au poste.
Lu sur le site des Nations Unies : Droit de veto = Les rédacteurs de la Charte des Nations Unies ont voulu que cinq pays – la Chine, les États-Unis d’Amérique, la France, le Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d’Irlande du Nord et l’Union des Républiques socialistes soviétiques (à laquelle a succédé la Fédération de Russie en 1990) – continuent de jouer un rôle de premier plan dans le maintien de la paix et de la sécurité internationales en raison de la part essentielle qu’ils avaient prise à la création de l’ONU. Ces cinq pays se sont vu accorder le statut privilégié de membre permanent du Conseil de sécurité ainsi qu’un droit de vote particulier connu sous le nom de « droit de veto ». Les rédacteurs de la Charte ont en effet décidé qu’il suffirait que l’un des cinq membres permanents parmi les 15 membres du Conseil de sécurité émette un vote négatif pour qu’une résolution ou une décision ne puisse être adoptée.
Chacun des cinq membres permanents a exercé son droit de veto à un moment ou à un autre. Un membre permanent qui n’approuve pas entièrement un projet de résolution mais préfère ne pas exercer son droit de veto peut s’abstenir et permettre ainsi que la résolution soit adoptée, à condition bien sûr qu’elle recueille le nombre requis de neuf voix pour.
Un homme en Angleterre qui fait bouger les lignes. Les adhérents du Labour choisissent Jérémy Corbyn qui va bénéficier d’un mouvement de masse et être élu à la présidence du Partir travailliste. Ce n’est pas un homme d’appareil, il n’a jamais été dans un gouvernement, c’est un excellent militant de la gauche travailliste anglaise et qui se lève avec un programme radical pour les Anglais. Un programme étonnant : il demande la renationalisation de certains domaines de l’économie en premier lieu les chemins de fer. Il programme des dépenses publiques d’investissements : sur l’éducation notamment pour qu’elle soit totalement gratuite y compris au niveau universitaire. Éloignement par rapport aux USA, retrait de l’OTAN, défense des palestiniens et protection du Hamas et financement du déficit anglais par la banque centrale anglaise. Sans prendre partie clairement sur une sortie de l’Union Européenne, il préfère mettre l’accent sur la construction d’une « Europe sociale ». Il critique avec virulence le traitement infligé à la Grèce et le Grand Marché Transatlantique. Anti-politicard, anticorruption, le nouvel homme fort de la gauche, quelques heures après avoir été élu prenait la parole devant des milliers de manifestants rassemblés au Parliament Square, à Londres, en soutien aux réfugiés et au droit d’asile. Il n’arrivera peut-être pas au pouvoir mais on voit que l’engouement qu’il a provoqué dans la population marque et représente ce que souhaitent les peuples, comme en Espagne, en Grèce. Les peuples ont besoin d’autres choses. De grandes voix qui s’élèvent et qui emportent le peuple avec des programmes battis sur les besoins des gens, de la base.
Autriche : élections municipales à Vienne, on craignait la victoire du parti d’extrême-droite et ce sont à 39% les sociaux-démocrates qui l’emportent alors qu’on les donnait perdants. Mais quand même, l’extrême-droite fait un score jamais atteint à Vienne de 32%.
Palestine : nouvelle intifada menée par les jeunes, attaques au couteau et réponse armée, plus de 1300 palestiniens blessés depuis le début des attaques, début octobre et. 32 ont été tués. Blessures par balles réelles ou en caoutchouc. Plus qu’une flambée terroriste c’est en réalité la montée en puissance de la colère palestinienne face à une répression sanglante des Arabes en Israël et en Cisjordanie, au blocus criminel autour de la Bande de Gaza et au développement permanent de la colonisation, à l’occupation scandaleuse et illégale de leur pays. Il faudrait qu’Israël comprenne que leur interminable référence à la bible, dont il tire le droit d’habiter la terre promise, les conduit à un cul de sac tant qu’un seul palestinien sera vivant. Un drame aussi pour les Israéliens basé sur un discours qui justifie cette guerre comme guerre d’indépendance, nécessaire pour conquérir les terres palestiniennes selon les droits historiques qu’ils ont, d’après les termes de la bible. Le sionisme depuis le 19ème siècle cultive le mythe de la reconquête du territoire basé sur un discours biblique, une interprétation littérale, incompatible avec les règles des droits de l’homme et des réalités d’aujourd’hui. C’est l’idéologie du monde juif, c’est le mouvement religieux qui conduit la politique. C’est plus facile de gouverner à partir d’un mythe, pas de constitution, pas de références aux droits de l’homme en Israël, pas de nation égalitaire pour tous, c’est une nation basée sur la religion. La société israélienne aura-t-elle un jour la capacité d’entrer dans le monde contemporain, de sortir de l’emprise de la religion et de l’histoire et d’arriver à accepter de scinder ce pays en deux pour constituer deux états libres de part et d’autre d’une frontière à déterminer ? A l’ONU, le Conseil de Sécurité a voté cinq motions contre Israël, même les USA, mais motions jamais appliquées.
Louis apportera la prochaine fois le tableau qui donne le panorama des migrations y compris ce qui concerne la France.