INFO MARS 2013

Rappel : voyage à Paris les 2-3-4 et 5 mai 2013. Encore quelques places. La Hongrie, dernière semaine de Juin 2013. Voyage de contacts, dans un village, chez l’habitant, et visite de Budapest.. Pays de 1000 ans d’existence mais seulement 100 années de liberté. Pays de culture, art, musique, histoire.

France : réflexion générale à partir de réalités. Des réformes en cours mais crispation de la société qui entraîne un refus de toute tentative de réformes quelle qu’elle soit.

1 – Réforme de la Justice. Suppression de ce qui a été fait par le gouvernement précédent. :  les jury populaires dans les tribunaux correctionnels (1ère et 2ème Instances) – 8 jurés populaires. L’idée, sous couvert d’un discours sur la participation du peuple à une décision de justice était en réalité pour l’application de peines plus lourdes, en jouant sur l’émotion des gens. Expérience sur 8 circonscriptions judiciaires mais bilan jamais fait. La ministre a désigné 2 magistrats pour faire le point à Toulouse et à Dijon. Résultats après interrogation de 219 personnes : système lourd, extrêmement coûteux, aucune garantie que les décisions soient prises par de véritables juges. La ministre a arrêté fin mars cette expérimentation.

2 – Perspectives : suppression d’une partie des sous-préfectures. Certaines ont déjà perdu une partie de leurs prérogatives, ainsi, le contrôle de la légalité des actes administratifs, la possibilité de délivrer des titres officiels. 70 sous-préfectures sont dans ce cas et vont probablement être fermées. On constate le coût élevé, l’efficacité douteuse de ces administrations et aujourd’hui, le déplacement des citoyens vers les Préfectures est facilité. Quelques exemples

Haut-Rhin                          750 000 habitants – 5 sous-préfectures

Nord                                2 000 000      —        –  5    –           –

Charente maritime            600 000      —        –  5    –              dont 3 à plus ou moins 37 kilomètres.

Haute Savoie                    650 000     –          –  3 sous-préfectures.

France – Crises.  Le chômage devrait progresser jusqu’à fin 2013  et il faudrait des efforts considérables pour le faire baisser. Dettes à 98 % du PIB. Croissance zéro. Déficit qui atteindra de 3,7 à 3,9 %.

Crise sociale : chaque jour, des fermetures d’entreprises. Baisse des salaires, du pouvoir d’achat. Hausse de la précarité comme en Haute Savoie où elle atteint 10 % de la population.

Crise culturelle : on subit un flot d’idées dominantes simplistes, qui ne font pas appel à la raison, à la réflexion et qui peuvent conduire à des solutions mauvaises.

Crise politique : l’opposition républicaine est en crise idéologique, crispation interne qui entraîne des réponses négatives à des réformes qui seraient acceptées en temps de « paix », par exemple la réforme de la Constitution sur le statut du Président et des élus. Pour cela il faut une majorité des trois cinquièmes des suffrages exprimés du Parlement convoqué en Congrès et Hollande sait qu’il ne l’aura pas. Blocage de l’opinion publique et du gouvernement qui n’arrive pas à communiquer. Impossible de convaincre de quoi que ce soit des citoyens dans un tel contexte, même sur des réformes que l’on sait pertinentes et nécessaires à tous. Le pouvoir semble incapable de changer les choses, les gens doutent,  souffrent et rêvent de changements radicaux pour repousser, nier des changements progressifs. Changements radicaux comme de suite, fin du chômage, de suite augmentation des salaires … Etat de dépression collective.

De quel modèle social pourrions-nous nous inspirer ? L’Allemagne ? Malgré ce que l’on nous dit, la situation sociale est déplorable. Par exemple, plus de 125 000 personnes âgées sont contraintes de s’expatrier dans des maisons de retraite à l’étranger (Pologne, Slovaquie) car le coût en est trop élevé en Allemagne. (3000 € pour 1000 € dans ces pays étrangers).

Ce problème de la vieillesse devrait être le problème de l’Europe.

Pour combattre la situation de crise actuelle, pour s’en sortir tous ensemble, l’Europe devrait être l’instrument collectif pour chercher des solutions mais il faudrait pour cela que l’Europe soit l’Europe des peuples et non pas seulement l’Europe des marchés. Il n’y a pas de préoccupation pour chercher des solutions qui seraient acceptables par les peuples, il n’a a pas d’attention à l’intérêt des peuples, pauvres ou riches. L’Europe agit en technocrate : à Chypre, taxer les dépôts bancaires pour payer la dette c’est imposer un système que l’on a imposé à aucun autre pays. Taxer les comptes russes, oui mais taxer les dépôts du peuple « normal » n’est pas tolérable. Ce n’est pas démocratique car les gens qui prennent ces décisions n’ont pas été élus par les peuples. Il faudrait que les décisions soient prises par le Parlement européen. Finalement, les technocrates ont du reculer sur Chypre ; ils devront proposer d’autres solutions qui tiennent compte de l’intérêt du peuple.

Climat de défiance, de dépression, de désespérance mais on constate des résistances partout. (A Chypre par exemple). Notamment dans des pays sous la coupe de régimes autoritaires,  les peuples réclament des droits de l’homme. Et dans d’autres pays, les peuples protestent contre les politiques néolibérales. Droits de l’homme et lutte contre le néolibéralisme, deux raisons de résistance, d’indignation. La plupart des pays européens sont dans ce mouvement de résistance sauf la France et cela s’étend en Afrique, en Amérique centrale. Ces faits peuvent entraîner des changements très importants  mais ces transformations profondes peuvent avoir à leur tour des effets positifs comme négatifs. En France, ces mouvements de protestation sont mal ou pas relayés par la presse. Pour ne pas montrer l’exemple ?

Quelques exemples de ces manifestations, de ces mouvements de résistance : en Grèce, une manifestation par mois regroupant plus de 10 000 personnes organisée par une opposition structurée. En Irlande, depuis 2 ans, chaque semaine, 800 personnes dans 2 villes de plus de 50 000 habitants manifestent contre le sauvetage des banques toxiques. En Slovénie, depuis 2011, à Maribor ce sont de 1000 à 2 000 citoyens dans les rues, chaque mois, contre le maire et tous ceux qui lui ressemblent, contre le système de corruption, contre les pratiques clientélistes, contre l’austérité et la politique néolibérale. (Privatisation de tout). Et en décembre 2012, c’est plus de 20 000 personnes qui ont attaqué la mairie et chassé le maire. « L’insurrection de Maribor » restera-t-elle comme un évènement historique ? En  Bulgarie, un mouvement contestataire, né mi-février 2012, et qui a rédigé une charte de 7 000 revendications intitulée « Nous voulons un miracle » est parvenu à la démission du gouvernement et à la dissolution du Parlement.

Si les pays européens devaient revoter pour leur entrée dans l’Europe. (Par exemple, Slovénie, 79 % et Hongrie 82 % de oui), les résultats seraient sensiblement l’inverse. Le discours de l’époque était que pour ces pays essentiellement agricoles, la manne européenne allait améliorer leur situation mais il n’y a pas eu un centime d’ €uros de plus pour le budget depuis 2004, budget qu’il faut maintenant partager à 27 au lieu de 15.

Autres exemples de résistance dans le monde : en Tunisie, un collectif de jeunes investit toutes les semaines les rues de Tunis, chante et danse sur les slogans « la rue nous appartient – Je danserai malgré tout ». Au Maroc, le roi ordonne que soient réunies 90 000 associations pour les informer que dorénavant les projets de lois seraient soumis aux fédérations d’associations avant de passer devant le Parlement. En l’Iran,  Shirin EBADI , avocate, s’est opposé au régime des mollahs et a défendu des dizaines d’opposants. Aujourd’hui  en exil à Londres, prix Nobel de la Paix en 2003, elle continue son combat pour les droits de l’homme et  de la femme. Au Mexique, des étudiants créent le mouvement « Yo Soy 132 » (Je suis 132 du nombre d’étudiants qui se montrent à visage découvert pour démentir toute manipulation). Ce mouvement devient le porte-parole des étudiants et derrière eux de la classe moyenne et de beaucoup d’intellectuels. Ils réclament l’indépendance des médias, la fin de la corruption et du clientélisme et la démission du président.. Au  Sénégal, collectif de rappeurs, étudiants, journalistes, sous le nom de « Y’en a marre ». « Au départ, un désespoir qu’ils ont voulu transformer en une action utile. Un rêve, le rêve de bâtir un citoyen modèle capable de porter les changements indispensables pour l’émergence d’un état démocratique, d’une nation développée plus juste et plus libre ». Enfin en Chine, une manifestation par mois qui s’oppose à la machine oppressive du système politique.

En hommage à Stéphane Hessel, mort le 27 février 2013, le Guardian a publié un éloge de l’indignation en ces termes : « Il arrive que des pays, voire des civilisations entières, prennent de mauvaises habitudes ou pire. C’est pourquoi, depuis l’époque des prophètes jusqu’à nos jours, l’indignation, la colère et les appels à un ressaisissement moral ont de tout temps été nécessaires. L’indignation  est autre chose que la révolution, la rébellion et la restauration bien qu’ayant des liens avec les trois. Peut-être lui arrive t-il d’être simpliste, feinte ou hors de propos, mais sans elle jamais la vie ne connaîtrait de nouveau départ. » – Fiachra Gibbons –

 » Sans indignation, le monde basculerait dans le renoncement. » Eric Chol – édito de Courrier International.

« L’indignation sera de tous les temps » Albert Camus.

« L’indignation, ce cri spontané d’une conscience outragée par le scandale ».        Bernanos.

Louis Caul-Futy                                                Françoise Surette

 

 

 

 

 

 

 

Rappel : voyage à Paris les 2-3-4 et 5 mai 2013. Encore quelques places. La Hongrie, dernière semaine de Juin 2013. Voyage de contacts, dans un village, chez l’habitant, et visite de Budapest.. Pays de 1000 ans d’existence mais seulement 100 années de liberté. Pays de culture, art, musique, histoire.

France : réflexion générale à partir de réalités. Des réformes en cours mais crispation de la société qui entraîne un refus de toute tentative de réformes quelle qu’elle soit.

1 – Réforme de la Justice. Suppression de ce qui a été fait par le gouvernement précédent. :  les jury populaires dans les tribunaux correctionnels (1ère et 2ème Instances) – 8 jurés populaires. L’idée, sous couvert d’un discours sur la participation du peuple à une décision de justice était en réalité pour l’application de peines plus lourdes, en jouant sur l’émotion des gens. Expérience sur 8 circonscriptions judiciaires mais bilan jamais fait. La ministre a désigné 2 magistrats pour faire le point à Toulouse et à Dijon. Résultats après interrogation de 219 personnes : système lourd, extrêmement coûteux, aucune garantie que les décisions soient prises par de véritables juges. La ministre a arrêté fin mars cette expérimentation.

2 – Perspectives : suppression d’une partie des sous-préfectures. Certaines ont déjà perdu une partie de leurs prérogatives, ainsi, le contrôle de la légalité des actes administratifs, la possibilité de délivrer des titres officiels. 70 sous-préfectures sont dans ce cas et vont probablement être fermées. On constate le coût élevé, l’efficacité douteuse de ces administrations et aujourd’hui, le déplacement des citoyens vers les Préfectures est facilité. Quelques exemples

Haut-Rhin                          750 000 habitants – 5 sous-préfectures

Nord                                2 000 000      —        –  5    –           –

Charente maritime            600 000      —        –  5    –              dont 3 à plus ou moins 37 kilomètres.

Haute Savoie                    650 000     –          –  3 sous-préfectures.

France – Crises.  Le chômage devrait progresser jusqu’à fin 2013  et il faudrait des efforts considérables pour le faire baisser. Dettes à 98 % du PIB. Croissance zéro. Déficit qui atteindra de 3,7 à 3,9 %.

Crise sociale : chaque jour, des fermetures d’entreprises. Baisse des salaires, du pouvoir d’achat. Hausse de la précarité comme en Haute Savoie où elle atteint 10 % de la population.

Crise culturelle : on subit un flot d’idées dominantes simplistes, qui ne font pas appel à la raison, à la réflexion et qui peuvent conduire à des solutions mauvaises.

Crise politique : l’opposition républicaine est en crise idéologique, crispation interne qui entraîne des réponses négatives à des réformes qui seraient acceptées en temps de « paix », par exemple la réforme de la Constitution sur le statut du Président et des élus. Pour cela il faut une majorité des trois cinquièmes des suffrages exprimés du Parlement convoqué en Congrès et Hollande sait qu’il ne l’aura pas. Blocage de l’opinion publique et du gouvernement qui n’arrive pas à communiquer. Impossible de convaincre de quoi que ce soit des citoyens dans un tel contexte, même sur des réformes que l’on sait pertinentes et nécessaires à tous. Le pouvoir semble incapable de changer les choses, les gens doutent,  souffrent et rêvent de changements radicaux pour repousser, nier des changements progressifs. Changements radicaux comme de suite, fin du chômage, de suite augmentation des salaires … Etat de dépression collective.

De quel modèle social pourrions-nous nous inspirer ? L’Allemagne ? Malgré ce que l’on nous dit, la situation sociale est déplorable. Par exemple, plus de 125 000 personnes âgées sont contraintes de s’expatrier dans des maisons de retraite à l’étranger (Pologne, Slovaquie) car le coût en est trop élevé en Allemagne. (3000 € pour 1000 € dans ces pays étrangers).

Ce problème de la vieillesse devrait être le problème de l’Europe.

Pour combattre la situation de crise actuelle, pour s’en sortir tous ensemble, l’Europe devrait être l’instrument collectif pour chercher des solutions mais il faudrait pour cela que l’Europe soit l’Europe des peuples et non pas seulement l’Europe des marchés. Il n’y a pas de préoccupation pour chercher des solutions qui seraient acceptables par les peuples, il n’a a pas d’attention à l’intérêt des peuples, pauvres ou riches. L’Europe agit en technocrate : à Chypre, taxer les dépôts bancaires pour payer la dette c’est imposer un système que l’on a imposé à aucun autre pays. Taxer les comptes russes, oui mais taxer les dépôts du peuple « normal » n’est pas tolérable. Ce n’est pas démocratique car les gens qui prennent ces décisions n’ont pas été élus par les peuples. Il faudrait que les décisions soient prises par le Parlement européen. Finalement, les technocrates ont du reculer sur Chypre ; ils devront proposer d’autres solutions qui tiennent compte de l’intérêt du peuple.

 

Climat de défiance, de dépression, de désespérance mais on constate des résistances partout. (A Chypre par exemple). Notamment dans des pays sous la coupe de régimes autoritaires,  les peuples réclament des droits de l’homme. Et dans d’autres pays, les peuples protestent contre les politiques néolibérales. Droits de l’homme et lutte contre le néolibéralisme, deux raisons de résistance, d’indignation. La plupart des pays européens sont dans ce mouvement de résistance sauf la France et cela s’étend en Afrique, en Amérique centrale. Ces faits peuvent entraîner des changements très importants  mais ces transformations profondes peuvent avoir à leur tour des effets positifs comme négatifs. En France, ces mouvements de protestation sont mal ou pas relayés par la presse. Pour ne pas montrer l’exemple ?

Quelques exemples de ces manifestations, de ces mouvements de résistance : en Grèce, une manifestation par mois regroupant plus de 10 000 personnes organisée par une opposition structurée. En Irlande, depuis 2 ans, chaque semaine, 800 personnes dans 2 villes de plus de 50 000 habitants manifestent contre le sauvetage des banques toxiques. En Slovénie, depuis 2011, à Maribor ce sont de 1000 à 2 000 citoyens dans les rues, chaque mois, contre le maire et tous ceux qui lui ressemblent, contre le système de corruption, contre les pratiques clientélistes, contre l’austérité et la politique néolibérale. (Privatisation de tout). Et en décembre 2012, c’est plus de 20 000 personnes qui ont attaqué la mairie et chassé le maire. « L’insurrection de Maribor » restera-t-elle comme un évènement historique ? En  Bulgarie, un mouvement contestataire, né mi-février 2012, et qui a rédigé une charte de 7 000 revendications intitulée « Nous voulons un miracle » est parvenu à la démission du gouvernement et à la dissolution du Parlement.

Si les pays européens devaient revoter pour leur entrée dans l’Europe. (Par exemple, Slovénie, 79 % et Hongrie 82 % de oui), les résultats seraient sensiblement l’inverse. Le discours de l’époque était que pour ces pays essentiellement agricoles, la manne européenne allait améliorer leur situation mais il n’y a pas eu un centime d’ €uros de plus pour le budget depuis 2004, budget qu’il faut maintenant partager à 27 au lieu de 15.

Autres exemples de résistance dans le monde : en Tunisie, un collectif de jeunes investit toutes les semaines les rues de Tunis, chante et danse sur les slogans « la rue nous appartient – Je danserai malgré tout ». Au Maroc, le roi ordonne que soient réunies 90 000 associations pour les informer que dorénavant les projets de lois seraient soumis aux fédérations d’associations avant de passer devant le Parlement. En l’Iran,  Shirin EBADI , avocate, s’est opposé au régime des mollahs et a défendu des dizaines d’opposants. Aujourd’hui  en exil à Londres, prix Nobel de la Paix en 2003, elle continue son combat pour les droits de l’homme et  de la femme. Au Mexique, des étudiants créent le mouvement « Yo Soy 132 » (Je suis 132 du nombre d’étudiants qui se montrent à visage découvert pour démentir toute manipulation). Ce mouvement devient le porte-parole des étudiants et derrière eux de la classe moyenne et de beaucoup d’intellectuels. Ils réclament l’indépendance des médias, la fin de la corruption et du clientélisme et la démission du président.. Au  Sénégal, collectif de rappeurs, étudiants, journalistes, sous le nom de « Y’en a marre ». « Au départ, un désespoir qu’ils ont voulu transformer en une action utile. Un rêve, le rêve de bâtir un citoyen modèle capable de porter les changements indispensables pour l’émergence d’un état démocratique, d’une nation développée plus juste et plus libre ». Enfin en Chine, une manifestation par mois qui s’oppose à la machine oppressive du système politique.

 

En hommage à Stéphane Hessel, mort le 27 février 2013, le Guardian a publié un éloge de l’indignation en ces termes : « Il arrive que des pays, voire des civilisations entières, prennent de mauvaises habitudes ou pire. C’est pourquoi, depuis l’époque des prophètes jusqu’à nos jours, l’indignation, la colère et les appels à un ressaisissement moral ont de tout temps été nécessaires. L’indignation  est autre chose que la révolution, la rébellion et la restauration bien qu’ayant des liens avec les trois. Peut-être lui arrive t-il d’être simpliste, feinte ou hors de propos, mais sans elle jamais la vie ne connaîtrait de nouveau départ. » – Fiachra Gibbons –

« Sans indignation, le monde basculerait dans le renoncement. » Eric Chol – édito de Courrier International.

« L’indignation sera de tous les temps » Albert Camus.

« L’indignation, ce cri spontané d’une conscience outragée par le scandale ».        Bernanos.

Louis Caul-Futy                                                Françoise Surette

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Rappel : voyage à Paris les 2-3-4 et 5 mai 2013. Encore quelques places. La Hongrie, dernière semaine de Juin 2013. Voyage de contacts, dans un village, chez l’habitant, et visite de Budapest.. Pays de 1000 ans d’existence mais seulement 100 années de liberté. Pays de culture, art, musique, histoire.

France : réflexion générale à partir de réalités. Des réformes en cours mais crispation de la société qui entraîne un refus de toute tentative de réformes quelle qu’elle soit.

1 – Réforme de la Justice. Suppression de ce qui a été fait par le gouvernement précédent. :  les jury populaires dans les tribunaux correctionnels (1ère et 2ème Instances) – 8 jurés populaires. L’idée, sous couvert d’un discours sur la participation du peuple à une décision de justice était en réalité pour l’application de peines plus lourdes, en jouant sur l’émotion des gens. Expérience sur 8 circonscriptions judiciaires mais bilan jamais fait. La ministre a désigné 2 magistrats pour faire le point à Toulouse et à Dijon. Résultats après interrogation de 219 personnes : système lourd, extrêmement coûteux, aucune garantie que les décisions soient prises par de véritables juges. La ministre a arrêté fin mars cette expérimentation.

2 – Perspectives : suppression d’une partie des sous-préfectures. Certaines ont déjà perdu une partie de leurs prérogatives, ainsi, le contrôle de la légalité des actes administratifs, la possibilité de délivrer des titres officiels. 70 sous-préfectures sont dans ce cas et vont probablement être fermées. On constate le coût élevé, l’efficacité douteuse de ces administrations et aujourd’hui, le déplacement des citoyens vers les Préfectures est facilité. Quelques exemples

Haut-Rhin                          750 000 habitants – 5 sous-préfectures

Nord                                2 000 000      —        –  5    –           –

Charente maritime            600 000      —        –  5    –              dont 3 à plus ou moins 37 kilomètres.

Haute Savoie                    650 000     –          –  3 sous-préfectures.

France – Crises.  Le chômage devrait progresser jusqu’à fin 2013  et il faudrait des efforts considérables pour le faire baisser. Dettes à 98 % du PIB. Croissance zéro. Déficit qui atteindra de 3,7 à 3,9 %.

Crise sociale : chaque jour, des fermetures d’entreprises. Baisse des salaires, du pouvoir d’achat. Hausse de la précarité comme en Haute Savoie où elle atteint 10 % de la population.

Crise culturelle : on subit un flot d’idées dominantes simplistes, qui ne font pas appel à la raison, à la réflexion et qui peuvent conduire à des solutions mauvaises.

Crise politique : l’opposition républicaine est en crise idéologique, crispation interne qui entraîne des réponses négatives à des réformes qui seraient acceptées en temps de « paix », par exemple la réforme de la Constitution sur le statut du Président et des élus. Pour cela il faut une majorité des trois cinquièmes des suffrages exprimés du Parlement convoqué en Congrès et Hollande sait qu’il ne l’aura pas. Blocage de l’opinion publique et du gouvernement qui n’arrive pas à communiquer. Impossible de convaincre de quoi que ce soit des citoyens dans un tel contexte, même sur des réformes que l’on sait pertinentes et nécessaires à tous. Le pouvoir semble incapable de changer les choses, les gens doutent,  souffrent et rêvent de changements radicaux pour repousser, nier des changements progressifs. Changements radicaux comme de suite, fin du chômage, de suite augmentation des salaires … Etat de dépression collective