12 – ET SI NOS ÉMOTIONS ÉTAIENT NOS ALLIÉES ?

Sabine LEWKOWICZ – 1er mars 2019 – 56 participants. Nutrithérapeute, consultante en hygiène de vie.
Être victime de ses émotions peut être handicapant mais il est possible d’apprendre à les décoder et à les accueillir pour vivre au quotidien.

Nous vivons dans un contexte sociale qui ne favorise pas l’expression des émotions : bien-être à tout prix, obligation d’être heureux, il faut savoir gérer, contrôler mais ce diktat sociétal engendre du stress.
Comment être libre de ses émotions, quelle juste attitude avoir ? Le premier principe est de connaître et reconnaître ses émotions. Une définition du mot émotion : racine latine movere = mouvoir = qui déclenche l’action corporelle. C’est une agitation passagère qui précède le sentiment, un trouble subit, une réaction spontanée suite à une alerte. Aucune en soi n’est négative, elle nous sert à nous adapter à notre environnement et est reliée au cerveau limbique. Que nous dit-elle ? Un de mes besoins n’est pas respecté, je doit agir pour m’en occuper ou pour m’adapter à la situation présente. La situation n’est pas le déclencheur, chacun la vit différemment selon son histoire personnelle, son niveau émotionnelle.
Les émotions fondamentales que sont colère, peur, dégoût, surprise, joie, tristesse, honte provoquent des expressions universelles du corps, elles sont faciles à décoder, Peur : blocage, souffle coupé, fuir, s’éloigner, causé par un danger, une menace, l’inconnu. Le besoin est d’être rassuré pour adapter son comportement. Colère : respiration courte, aller contre, attaquer, provoquée par une frustration, une injustice, un danger, Le besoin : être respecté ou se respecter. Tristesse : mouvement de retrait, aller en soi, ce moment permet l’acceptation de la réalité, Le déclencheur, deuil, perte, rupture, fatigue. Besoin d’être consolé, réconforté. Dégoût : reculer, s’éloigner, ne pas être associé ou confondu avec ce que l’on rejette, saleté, comportement afin de préserver notre identité physique ou psychique. Joie : aller vers, s’ouvrir, déclenchée par le plaisir des sens, une réussite, un contentement, émotion liée au plaisir de donner ou recevoir, au partage, au sentiment de réalisation de soi.
Deux émotions particulières influencent notre comportement social, C’est la honte dans une vision négative de soi et la peur d’être exclu du groupe, et la culpabilité qui naît d’une évaluation négative d’un acte, d’un comportement et qui donne envie de réparer le « mal causé ». Certaines émotions sont déviées par les croyances : les femmes sont douces et ne se mettent pas en colère ou les hommes sont forts et ne pleurent pas. Par la culture, les peuples ne vivent pas leurs émotions de la même manière.
Le processus : l’émotion monte dix fois plus vite que la pensée, elle atteint son maximum, l’acmé, d’une durée variable selon le type d’émotion et régresse jusqu’à l’apaisement pour retrouver l’équilibre de base. Si elle est réprimée, ressenti de phénomène physiologique, angoisse, colère, anxiété. Les émotions non exprimées en mots peuvent engendrer toutes sortes de maux , maux de tête, de ventre, de dos, des problèmes cardiovasculaires, de la dépression, fatigue, insomnies, ulcères. Toute une symbolique des maladies que chacun doit apprendre à décrypter. Certaines personnes sont dans l’incapacité de ressentir des émotions, dans un déni émotionnel, pour se protéger, pour éviter des souffrances trop fortes. Mais aussi pour évoluer, pour avancer, pour continuer à vivre et poursuivre son chemin.
Décryptage de certaines émotions. Ma colère contre l’autre peut être une colère contre moi. Dire oui alors qu’on voudrait dire non et ne pas être en accord avec soi, Réagir par peur de l’autre, je gifle mon enfant car je le croyais perdu. « Lorsque vous dîtes OUI aux autres, faîtes en sorte de ne pas dire NON à vous même » Paulo Coelho. L’anxiété est une sorte de stress chronique, avoir peur, fuir un danger qui n’existe pas. Cette peur permet de se préparer à un événement, d’anticiper mais trop d’anxiété peut inhiber, freiner, épuiser : on agit de moins en moins et la confiance en soi diminue encore. C’est un cercle vicieux qu’il faut chercher à briser en identifiant sa peur, en se ramenant au moment présent, en lâchant prise. Pour cela les Accords Toltèques peuvent être une aide précieuse : avoir une parole impeccable, ne pas interpréter, ne pas faire d’un rien une affaire personnelle, faire de son mieux, revoir ses priorités, se mettre en sécurité, Pour cela relever des petits défis, pratiquer un sport, la sophrologie, la méditation, et avant tout la gratitude.
Nous sommes des êtres sociaux et nous prenons les émotions des autres mais pour ne pas être submergés, nous devons voir ce qui nous appartient et ce qui appartient aux autres. Accueillir avec bienveillance l’émotion de l’autre même si celle-ci ne m’appartient pas, mais la regarder de l’extérieur et observer mes sensations corporelles jusqu’à l’apaisement. Ce qui ne marche pas, c’est le défoulement, forme de vidange émotionnelle, c’est dire au mauvais moment à la mauvaise personne, c’est ressasser ses problèmes auprès des autres mais c’est aussi se juger, bloquer, refouler ses émotions, lutter contre ce qui les renforce. Gérer ses émotions en adoptant des comportements mal adaptés comme manger, acheter, faire du sport de manière compulsive. De quoi ai-je besoin ? Passer de « je subis » ou « je contrôle à « j’accueille et j’agis».
Comment apprivoiser ses émotions ? En développant des compétences émotionnelles : renforcer sa structure au quotidien en élevant son niveau de bien-être, avec le corps, les sens, se redresser, mieux respirer, chercher le calme. Accueillir son émotion sans l’alimenter, ne pas se focaliser sur ce qui provoque l’émotion. Je m’aime, je m’accepte. Se focaliser plutôt sur ce qui a fonctionné dans le passé, ce qui va bien au présent et sur ses désirs pour le futur. Modifier sa perception des événements. Écrire, relier la cause à l’effet. Symboliser l’émotion inconfortable, les peurs par objet, pierre, dessin … Identifier les pensées automatiques et les modifier. Prendre de la distance par rapport aux événements. Passer à la communication non violente « Quand tu fais cela … ça me fait vivre cela … J’aimerais mieux vivre … crois-tu que ce soit possible pour toi ? »
Les émotions ne sont pas nos ennemies mais notre moteur. L’équilibre émotionnel dépend aussi d’une bonne hygiène de vie. Développer la gratitude, la méthode la plus efficace pour diminuer la perception négative des situations, Merci la vie, accueillir, reconnaître la beauté, le service, la gentillesse. Et dans tous les cas être bienveillant avec soi.

Bibliographie :
Ecoute ton corps, Lise Bourbeau
La métamédecine, la guérison à votre portée, Claudia Rainville
Dis-moi où tu as mal, je te dirai pourquoi, Michel Odoul
Le sens des maladies, Dr Olivier Soulier
La maladie a-t-elle un sens ? Thierry Janssen
Les 4 accords Toltèques, Dan Miguel Ruiz
Le don du pardon, Olivier Clerc
La communication non violente au quotidien
Cessez d’être gentil, soyez vrai, Thomas d’Ansembourg
NERTI, Luc Geiger
Emotions, enquêtes et mode d’emploi, Tomes 1 et 2, Art-Mella