15 – LE POUVOIR DE LA MUSIQUE SUR NOTRE SANTE.

Sophie DONNADIEU Maître de conférences à l’Université Savoie Mont-Blanc et chercheure au CNRS.
En partenariat avec le Pôle Vie culturelle et Associative de Ville-la-Grand. 18 mai 2018
Ecouter ou pratiquer de la musique peut améliorer notre santé physique et mentale, voire réduire les effets du vieillissement en aidant à préserver les capacités cognitives des personnes âgées.

Un bel accueil de Ville-la-Grand dans la salle de la Bergerie et nous ne pouvons que nous féliciter de ce partenariat : le service Culture a invité l’ensemble musical Cambristi Lemani et concocté une petite collation et nous nous sommes chargés des relations avec Sophie Donnadieu. Ce qui a donné une soirée pleine de vie et d’émotion.

Les études montrent que la plasticité du cerveau est modifiée par la pratique musicale, c’est l’intensité et, la régularité de l’apprentissage qui influencent le lus notre cerveau. Et l’on constate des bienfaits sur la santé, la réduction des effets du vieillissement non pathologique. Le cerveau est à l’écoute, il crée en permanence de nouvelles connections – 100 000 milliards de neurones toujours en train de bouger, 700 à 1000 connections par seconde – La plasticité cérébrale c’est la capacité du cerveau à se modifier lors d’un apprentissage. Cela est maximal pendant les cinq premières années de la vie. Mais tout au long de la vie nous sommes en capacité d’apprendre. Capacité de récupération suite à un accident, une maladie, le cerveau arrive à s’adapter.
La pratique de la musique ouvre à deux types de changement, structurel et fonctionnel mais différents selon l’âge du début de l’apprentissage.
Changements structuraux : 1) Surface du cortex sensori-moteur qui représente par exemple les deux derniers doigts de la main gauche pour les violonistes. 2) Densité, volume de substance grise plus important. Faisceau arqué qui relie l’aire de Wernicke et l’aire de Broca et qui analyse les données des deux aires = langage oral et compréhension du langage. Ce faisceau arqué a un développement plus important chez les musiciens. Pour des patients aphasiques qui ne peuvent répéter un mot qu’ils viennent d’entendre, la thérapie par l’intonation musicale peut être une solution. Chanter pour exprimer ce que l’on ne peut pas dire. Pour les malades parkinsoniens dont les ganglions de la base ne fonctionnent pas bien, écouter de la musique et bouger en rythme aide à marcher plus régulièrement, et de façon synchronisée sur le rythme.
Changements fonctionnels : la pratique stimule le cervelet, le moteur, le sensoriel, le visuel, les émotions, l’attention, l’auditif et augmente le dialogue entre ces différentes régions corticales. Cela touche le langage, la mémoire sémantique, les émotions, habileté langagière, raisonnement spatial. L’effet Mozart soit l’étude du lien entre musique et intelligence : la musique rend-elle plus intelligente ? Du moins, elle fait du bien, elle a un effet d’éveil. La musique influence les fonctions exécutives et le quotient intellectuel. Elle développe les compétences verbales des enfants plus même que le théâtre. Le lien est fait entre musique et langage qui obéit à des règles abstraites = syntaxe et harmonie qui transmettent des informations = sémantique, langage et musique pour amorçage avec le mot-cible, relié ou non relié = même résultat sur l’enregistrement des zone et sur l’IRM, même effet sur le cerveau. Musique = acquisition de la lecture, phonème et graphique pour les dyslexiques avec utilisation de la musique et du rythme. L’entraînement rythmique améliore la compétence phonique et de lecture.

Etude sur trois groupes de patients ayant souffert d’un AVC. Etude des trois groupes à divers temps, sur mémoire verbale, état mental, attention, dépression, irritabilité, confusion. A l’écoute de livres audio : effet sur le stress, moins d’anxiété. Sur les étudiants, les malades, les opérés, effets de la musique sur le stress mais aussi sur la pression sanguine, le taux de cortisone. Toutes les musiques ont-elles les mêmes effets ? Ce n’est pas le style qui compte mais les effets sont différents selon le tempo rapide, lent et le mode majeur, mineur. Dans le cas de stress, le système sympathique s’active, le système parasympathique se calme se qui donne l’homéostasie, processus physiologique permettant de maintenir certaines constantes du milieu intérieur de l’organisme (ensemble de liquides de l’organisme), nécessaires à son bon fonctionnement. La musique peut agir également sur la perception de la douleur : music care ce qui baisse la consommation de médicaments. C’est aussi un moyen de réduire les effets de l’âge sur les compétences cognitives. Des études sont en cours sur des malades atteints de la maladie d’Alzheimer mais les effets ne sont pas encore très étudiés et peu de recul pour l’instant. Dans le cas de l’autisme, la musique peut aider à la communication.
Il n’est jamais trop tard pour apprendre, jouer, jouir de la musique.