ATELIER – SANTE – VILLE

ATELIER … SANTE … VILLE Nathalie MAGNINElue

« Politique de la Ville » de Gaillard

 Réfèrente des Ateliers Santé Ville pour Annemasse Agglo.

20 février 2013  

Trois concepts tressés pour imaginer et créer des projets au service du territoire et de ses habitants. Le concept de ville, c’est le territoire global d’Annemasse Agglo, riche de ses 12 communes. La notion de santé regroupe toutes les questions qui définissent la santé. Enfin les ateliers travaillent sur 3 axes : l’alimentation, la santé mentale et l’accès aux soins.

L’Atelier Santé Ville de l’Agglomération Annemassienne (ASV), mis en place dans le cadre de la Politique de la Ville, est une instance de concertation qui a pour vocation de créer des synergies entre différents acteurs locaux autour de questions relatives à la santé. Cette démarche s’appuie sur un état des lieux réalisé par l’Observatoire Régional de Santé Rhône-Alpes. L’objectif est de proposer, à partir de besoins repérés, des projets permettant de faciliter l’accès aux soins des personnes en difficulté. .VILLE : la Politique de la Ville créée dans les années 1980 travaille à réduire les inégalités entre les quartiers et l’état en choisit certains dans les banlieues sensibles sur lesquels porteront les efforts. Divers critères sont pris en compte pour choisir ces quartiers. A Annemasse, c’est le quartier du Perrier (ZUS : Zone Urbaine Sensible) et sur lequel l’ANRU (Agence Nationale pour la Rénovation Urbaine) travaille à la démolition de certaines bâtiments, à la reconstruction et au relogement des habitants. Le classement en ZUS définit un degré d’intervention supérieur. A Gaillard, 3 quartiers : Les Terreaux, la SIGEM et Porte-de-France. A Ambilly, c’est le quartier de la Croix d’Ambilly et à Ville-la-Grand, le Pré des Plants.  La région est dynamique et compte un fort taux démographique mais souffre de très grandes disparités de niveau de vie compte tenu de la proximité de la Suisse. Vivre avec un salaire français est difficile et Gaillard par exemple est la commune qui compte le taux de RSA le plus élevé.

L’idée c’est qu’ « Atelier. Santé. Ville » se décline sur les 12 communes et pas seulement sur les Quartiers bénéficiant des CUCS (Contrats Urbains de Cohésion Sociale, qui en 2007 ont remplacé les Contrats de Ville). Santé : la santé est un minimum et on en parle seulement quand on ne l’a plus. Mais la santé ici est une notion plus large qui va définir un bien-être. C’est un tout qui va avec le travail, le logement, l’accès aux soins, bien manger, bien bouger. L’Agglo prend en compte tous ces aspects de la santé, elle est la 1ère Agglo à avoir mis en place une équipe psycho mobile qui travaille en lien avec la Maison des Adolescents, l’APRETO … Il y a ici un manque de médecins généralistes, et les Urgences du CHAL et les Urgences du Léman sont saturées par la bobologie. Les personnes précaires, au RSA, ne vont pas à l’hôpital privé. La rentabilité est exigée aussi bien dans le public que dans le privé et le CHAL ne peut plus faire face et il est aussi trop loin pour certain public. De plus, certaines maladies que l’on croyait éradiquées reviennent, portées souvent par des arrivants mal ou pas soignés. La réflexion porte donc sur l’accès aux soins des plus précaires. Pour cela plusieurs actions sont mises en place ou prévues. 1 – Les consultations Pass pour ceux qui n’ont pas de droits ouverts à la Sécurité Sociale. Traitement pour un mois et ouverture des droits à l’Escale, permanence de jour pour les précaires, SDF …2 – La mise en place avec la Sécurité Sociale d’un système de soins pour le suivi des dossiers. 3 – Une réflexion sur la mise en place d’un centre de proximité et de premiers secours (Dispensaire). 4 – Signature prochaine d’un contrat local de santé avec l’ARS (Agence Régionale de Santé) en collaboration avec APRETO, Fil Rouge, (Les addictions), Appart 74 (la prostitution), ARIES (Accompagnement,  Réadaptation, Insertion, Social). L’alimentation est aussi prise en considération dans une dynamique à entraîner la population au travers des écoles, des associations : piqueniques, ateliers, livres de recettes … La souffrance psychique est prise en compte par le Conseil local de santé mentale qui a pour but de mettre la psychiatrie au cœur de la cité : ateliers de travail avec les bailleurs sociaux, les acteurs de la psychiatrie, les ateliers protégés, les associations … Groupement d’entraide pour réfléchir aux moyens de garder les personnes chez elles. Protocole mis en place pour prendre  en charge une personne : nuisance dans le voisinage, moyen de conserver le logement dans le respect de la personne et des autres. C’est une façon de fonctionner face à la maladie mentale dans l’humain et le respect. C’est aussi aider les personnes fragiles qui accèdent à un logement : établissement d’un bail glissant au nom d’une association pendant 6 mois ce qui va aider l’intégration de la personne et qui prendra le bail à son nom ultérieurement.

Un autre problème qui se fait jour : l’intégration des enfants handicapés en crèche : une nouvelle piste de réflexion.Autres axes de travail / 1 –  Parcours Réussite Educative (PRE) : un diagnostic sur des troubles éventuels et l’ASV  pourrait être en lien avec des enfants qui bénéficient du PRE pour les aider à avoir les soins dont ils ont besoin. 2 – Contrat Local d’Accompagnement Scolaire : 5 enfants – 1 éducateur. Travail sur la méthodologie. 3 – Cantine : accompagnement des petits. 4 – Périscolaire : aide aux devoirs et dans les Collèges, alternative à l’exclusion scolaire.

Ce concept d’Atelier – Santé – Ville ne vient pas du haut, de l’état, de l’Agglo mais bien du terrain par des expérimentations, des commissions sur le territoire.  En conclusion, notre  territoire souffre d’énormes disparités économiques et sociales et  aurait toutes les raisons d’exploser mais n’explose pas car il bénéficie de beaucoup d’attention de la part de la Politique de la Ville.