BILLET D’HUMEUR N° 4 – SEPTEMBRE 2014

Quel drôle d’été nous venons de vivre ! En juin, nous nous sommes quittés sur des souhaits de bonnes vacances, pour un temps de douce torpeur, sans horaires, sans contraintes. Lire, traîner, profiter de la famille, faire des confitures, préparer tranquillement l’automne, la rentrée. En juin, mon idée pour ce billet d’humeur était de rendre hommage aux femmes, à leur combat, leur résistance, leur inventivité, leur courage et je prenais des notes, je cherchais des noms, des destins. Et en juillet le monde a basculé dans l’horreur, dans l’innommable. Gaza, Ukraine, Syrie, Libye, Centre Afrique, Nigéria . . . on ne compte plus les massacres, les exactions, les atteintes aux droits humains, les exécutions en masse, les enlèvements. Ce ne sont que destruction, fuite, exode, mort, souffrance. Devant ces horreurs, comment rester indifférents, que faire ? Et le silence assourdissant des dirigeants politiques, l’incapacité de l’ONU, les tergiversations de tous sont peut être le fait le plus révoltant. Impossible pour moi d’écrire un papier qui ne parle pas de ce monde qui explose, de ce chaos du monde. Mais comment traiter cela ? Je ne suis pas capable d’en faire une analyse, d’en tirer des leçons, d’envisager des solutions. Je ne peux en parler qu’avec ma sensibilité mais dans un état de révolte et de grande frustration de ne pouvoir rien faire. Deux mois très difficiles que mes petits-enfants, très heureusement, ont rendu malgré tout joyeux et plus faciles à vivre.
La page est restée blanche et fin août c’est l’idée de parler des femmes qui s’est imposée, à nouveau. Mais pas comme je l’avais prévu, de femmes célèbres, résistantes, politiciennes, de femmes engagées, de battantes, de combattantes dont on peut lire les vies dans les livres, les magazines et que l’on voit sur les écrans. Non, je veux parler de toutes ces femmes prises dans l’enfer de la guerre, ces anonymes qui ont tout perdu, leur lieu de vie et de culte, leur compagnon, leur outil de travail, leur famille, leurs enfants. Elles meurent aussi, martyrisées, violées. Jusqu’à leurs dernières forces, dans la fuite, sous les bombes elles font tout ce qui leur est possible pour protéger leurs enfants, les nourrir, les rassurer malgré leur propre peur. Mais il faudrait plus que leur courage pour sauver les enfants de la haine, de la barbarie et c’est en vain qu’elles appellent au secours. Chaque enfant qui meurt c’est un de nos enfants qu’on assassine. Chaque mère ici peut ressentir la douleur des mères dans son ventre, dans son sein. Chaque père, chaque grand – parent ici peut ressentir la douleur de se retrouver les bras vides. Et la douleur de la perte est la même dans chaque camp. Il n’y a pas de mots pour décrire cette horreur.
Trouverons-nous des explications ? Après tant d’horreur, les nations trouveront-elles des conditions pour parler de paix ? De réconciliation ? Verrons-nous une lueur d’espoir ? Comment combattre la barbarie, l’obscurantisme, l’intolérance, l’extrémisme ? Aurons-nous des réponses à toutes nos questions ? Peut-être pas mais au moins nous aurons très certainement l’occasion d’en parler, d’en débattre, de nous informer lors des diverses manifestations des Universités Populaires. Et bien d’autres sujets seront proposés, alors soyez curieux, soyez ouverts et venez partager, échanger, apprendre, vous divertir avec les intervenants que nous vous proposons ce trimestre.
Bonne saison à tous.
Françoise