CYCLE « VIOLENCES ET DÉLINQUANCES »

Nous vous proposons un premier cycle de 3 conférences, animé par Marie Jo EGGER et Marc Gindre, professeurs d’économie et de sciences sociales, sur le thème « Violences et délinquances ».
Le suivi de l’actualité locale (celle que l’on découvre dans le quotidien Le Dauphiné par exemple), ou nationale et internationale (celle dont on prend connaissance à la grand messe des journaux télévisés) conduit inévitablement à la conclusion suivante : nous vivons dans un monde marqué par la violence et dans une société où la violence s’accroît. Aucun espace ne semble désormais à l’abri : ni l’école, ni la famille, ni les transports en commun, ni les stades, ni l’Assemblée Nationale, ni même l’hôpital … Faut-il dès lors s’étonner de ces chiffres : pour 84 % des Français, la délinquance progresse (selon IPSOS, septembre 2013) et 17,1 % des plus de 14 ans disent qu’il leur arrive de « se sentir parfois en insécurité au domicile » ? (selon l’enquête de victimisation INSEE et ONDRP fin 2013). Le discours contemporain sur la violence est donc très alarmiste, alimenté par des polémiques récurrentes sur les « vrais » chiffres de la délinquance.
Or, la société française, comme d’autres qui lui ressemblent, est, dans l’ensemble, et sur de nombreux points, infiniment moins violente qu’elle ne l’était il y a 20 ans, il y a un siècle ou bien qu’elle ne l’était au Moyen Âge. Ainsi, la probabilité de mourir par homicide a été divisée par 40 ou 50 depuis 400 ans (Selon Robert Muchembled : Une histoire de la violence – 2008) et elle a été divisée par 2 depuis 2000. (Statistiques officielles ONDRP).
Ce double constat conduit à s’interroger sur la nature de la violence, sur l’origine du sentiment d’insécurité et sur leurs liens complexes avec la délinquance. Il pose, selon les intervenants, trois séries de questions. Chacune fera l’objet d’une conférence, d’environ 60 à 90 minutes, suivie d’un échange. Les dates : 16 septembre – 7 octobre – 16 octobre 2015.
En assistant aux trois conférences, on aura compris qu’on vit dans une société très violente, mais pas parce que les agressions, les viols, les vols et les meurtres sont omniprésents et en nombre croissant. C’est le contraire ! Mais parce que nous sommes acteurs et victimes de processus qui nous dépassent, qui font de nous des prisonniers. Mais des prisonniers consentants ou peu conscients des murs qui les encerclent et en difficulté pour désigner qui sont les gardiens qui les privent de leur liberté.
ONDRP = L’Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales