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Les Lectures d'albert : Cent mille milliards de poèmes, pinard, saucisson et franche rigolade...

LA ROCHE SUR FORON - Maison des Sociétés
Mardi 11 mai 2010 20:00

Par: Albert Nogues Professeur de lettres classiques

Les lectures d'Albert sont un moment privilégié pour écouter Albert Nogues nous lire des extraits d'oeuvres sur un thème donné. C'est aussi un moment d'échange entre les participants. L'objectif est de rendre accessible des oeuvres souvent considérées à tort comme difficiles. Les lectures d'Albert sont constituées de trois séances sur le même thème, en général à 15 jours d'intervalle.
Aux Lectures d'Albert, on vient, on se retrouve, on écoute, on échange et on repart pas tout-à-fait comme on est venu.
Les lectures d'Albert sont organisées conjointement par l'Université Populaire de Bonneville et l'Université Populaire du Pays Rochois.

Cent mille milliards de poèmes, est une œuvre de poésie combinatoire de Raymond Queneau, publiée en 1961.

Selon les mots mêmes Queneau dans sa préface, « Ce petit ouvrage permet à tout un chacun de composer à volonté cent mille milliards de sonnets, tous réguliers bien entendu. C’est somme toute une sorte de machine à fabriquer des poèmes, mais en nombre limité ; il est vrai que ce nombre, quoique limité, fournit de la lecture pour près de deux cents millions d’années (en lisant vingt-quatre heures sur vingt-quatre) ».

L'objet-livre de Queneau offre au lecteur un instrument qui lui permet de combiner des vers de façon à composer des poèmes répondant à la forme classique du sonnet régulier : deux quatrains suivis de deux tercets, soit quatorze vers.

Le livre peut être vu comme composé de dix feuilles, chacune séparée en quatorze bandes horizontales, chaque bande portant sur son recto un vers. Le lecteur peut donc, en tournant les bandes horizontales comme des pages, choisir pour chaque vers une des dix versions proposées par Queneau. Les dix versions de chaque vers ont la même scansion et la même rime, ce qui assure que chaque sonnet ainsi assemblé est régulier dans sa forme.

Il y a donc 1014 soit 100 000 000 000 000 poèmes potentiels. Queneau ajoute : « En comptant 45s pour lire un sonnet et 15s pour changer les volets à 8 heures par jour, 200 jours par an, on a pour plus d’un million de siècles de lecture, et en lisant toute la journée 365 jours par an, pour 190 258 751 années plus quelques plombes et broquilles (sans tenir compte des années bissextiles et autres détails) »