01 – INFO 12 SEPTEMBRE 2018

Hongrie : lors du voyage annuel de l’Université Populaire avec Louis, rencontre d’un docteur en histoire des civilisations. Alors que l’on se demande comment la Hongrie en est arrivée là où elle en est aujourd’hui il faut bien savoir que sa situation actuelle est liée à l’histoire de cette nation. Une nation créée par un pape Etienne 1er en 1001 et conversion des tribus. Étienne Iᵉʳ ou saint Étienne, né vers 975 et mort le 15 août 1038, fonde le royaume de Hongrie dont il devient le roi en 1000 ou en 1001. Canonisé en 1083 pour l’évangélisation de son pays, il est aujourd’hui considéré comme le saint patron de la Hongrie. S’ensuivront 850 années d’occupation dont plus de 300 par les Ottomans qui seront chassés de la Hongrie par Amédée de Savoie. A la fin de la Grande Guerre, l’Autriche-Hongrie, alliée de l’Allemagne, est dépecée, par le traité de Saint-Germain-en-Laye (10 septembre 1919) avec l’Autriche en particulier et le 4 juin 1920 avec la Hongrie avec la signature du traité de Trianon (Georges Clémenceau). Ce traité consacre la fin de l’Autriche-Hongrie, au sein de laquelle la Hongrie jouissait d’une quasi-indépendance. Le nouvel état est amputé des deux-tiers de son territoire et ,33 millions de Hongrois se retrouvent à l’extérieur, dont la plus grande partie en Roumanie, avec une nationalité roumaine, yougoslave ou tchécoslovaque. La Hongrie se trouve ainsi rabaissée et humiliée, elle vit un traumatisme historique. Durant l’entre-deux-guerres, sa demande de révision du traité est un point essentiel de sa politique étrangère et est toujours présente après la dislocation du bloc de l’Est. Et le gouvernement nationaliste de Viktor Orban prépare déjà une commémoration du Traité de Trianon « grandiose et tragique » pour son 100ème anniversaire en 2020. Les Hongrois rêvent de recouvrir leur territoire perdu et cela pèse par rapport à l’Europe. Ils résistent par la culture en la développant partout, dans les écoles ouvertes à tous les arts. Ils ont besoin de protection pour leurs frontières et notamment contre les migrants qui sont perçus comme des envahisseurs et Viktor Orban répond à ces peurs identitaires et conforte ainsi son autorité. Malgré un vote massif pour l’adhésion à l’Europe, aujourd’hui c’est plutôt une défiance quant aux directives autoritaires et pseudo-démocratiques de l’Europe. 120 ans d’autonomie ne suffisent pas à créer un état et la fragilité institutionnelle de cette nation permet à Viktor Orban de détruire les libertés démocratiques et de manipuler les Institutions. Benjamin Netanyahou qui cherche des alliés en Europe, s’est rapproché des pays d’Europe centrale et soutient la cause de Viktor Orban, une stratégie pour renforcer le parti populiste européen et combattre l’Europe.

Grande-Bretagne, le Brexit. Dissension au sein du parti conservateur alors que les pourparlers pour trouver un accord européen avant le 29 mars 2019 (date officielle de la sortie de l’UE) sont en cours. Theresa Mary première ministre et Boris Johnson, maire de Londres, tous deux conservateurs, s’opposent sur tout : une sortie de l’Europe que refuse la première ministre et qu’espère le maire de Londres, ce dernier traitant la première ministre de lâche qui n’assume rien ! Theresa May s’est battu mais c’est difficile pour elle. Que va devenir la City et ses 600 banques étrangères qui travaillent pour l’Europe, ses 2 millions d’emplois ? Problème de la frontière entre les deux Irlande : si cette frontière devient infranchissable, l’Angleterre perd 40% du marché de l’Irlande du Nord. Les syndicats militent, se battent pour un nouveau référendum.

France. Ecologie. Démission de Nicolas Hulot. Aucun ministre n’a réussi à ce poste, à la hauteur des enjeux sur le climat. Ils perdent tous les arbitrages. Pas de synergies des actions et des luttes entre tous les acteurs y compris les citoyens pour se positionner face aux lobbys. Les forces de transformation, soit technocrates, industriels, chercheurs, citoyens, associations écologiques ne s’unissent pas. Sans le peuple, sans la mobilisation des citoyens, sans une coordination pour le bien-commun, on ne résoudra rien. Il faudrait un référendum sur un projet commun et ce qui en sortirait serait la volonté du peuple.
France. Affaire Benalla. Est-ce une preuve de l’existence d’une police parallèle ? Dans cette affaire l’opposition n’a jamais été aussi unie sauf pour dénoncer le  » scandale d’Etat » Elle a raison de dénoncer et Alexandre Benalla doit être jugé pour ses actes mais elle oublie que quelque soit le parti, ces partis d’opposition sont incapables de proposer un projet politique pour défendre et garantir le bien-commun des populations, ils se sont même révélés incapables de former une commission parlementaire. De plus, il y a une amnésie sur le passé au sens où tous les présidents, tous les gouvernements de la 5ème République en ont fait autant et bien pire. Ne pas oublier depuis Charles de Gaulle et le SAC, Jacques Chirac, Charles Pasqua et Jacques Foccart et la Françafrique…Giscard et ses relations avec Bokassa, Mitterrand et le Rainbow Warrior, etc… Nos politiques sont incapables de réfléchir à un texte qui renforcerait la constitution par une interdiction absolue de créer toute police parallèle, seul le droit doit prévaloir.
France. Démission de plus d’un millier de maires depuis 2014. Un ras-le-bol généralisé, trop de contraintes, de complications, les maires se sentent méprisés, isolés, impuissants. La refonte de la carte des intercommunalités en 2016, issue de la loi NOTRE, a suscité de nombreuses dissensions, certains maires ayant dû rejoindre des intercommunalités coûteuses et, surtout, abandonner au profit de ces nouvelles structures particulièrement gourmandes une partie de leurs pouvoirs et de leurs prérogatives. Ils ont ainsi eu le sentiment de devenir de simples exécutants alors que les décisions concernant leurs administrés étaient prises ailleurs. A la baisse des dotations de 10 milliards d’Euros, à la suppression de la taxe d’habitation, à la baisse des contrats aidés … s’ajoutent la complexité des démarches administratives et des connaissances techniques de plus en plus poussées. Et le regroupement imposé de communes constitue une obligation insupportable, 57 % des maires démissionnaires dirigeaient une commune de moins de 500 habitants. En 2014, lors des dernières élections municipales, il y avait eu 34% d’abstentions. Qu’en sera-t-il en 2020 et comment motiver les « vocations » de maires ?
France. Les dossiers de la rentrée. Aides sociales et chômage de longue durée. Bonus, malus pour les entreprises qui abusent des petits contrats. Plan pauvreté et revenu universel de sécurité. Retraite, pension de réversion.