N° 8 – MAI 2018

Louis annonce les prochains voyages, Budapest du 19 au 23 juin, Paris en Septembre.

Les réformes en cours, celles annoncées pendant la campagne et qui pour certaines sont passées assez facilement, pour d’autres qui posent plus de questions et celles qui n’étaient pas prévues. Réforme des institutions c’est-à-dire la réforme de l’Assemblée Nationale qui pourrait amoindrir le rôle du Parlement en limitant les temps de parole et les discussions sur les amendements déposés. Réforme de la SNCF avec le risque de nouvelles difficultés, y compris pour le Président car à la fois se pose le problème du bien-fondé de la réforme mais aussi de l’autorité du chef de l’état. On constate un manque d’écoute des syndicats, la limite du droit d’expression des salariés ce qui engendre violence, casse, brutalité. C’est un fait, la SNCF ne fonctionne pas bien, endettement, faible entretien du réseau, faible qualité du service ; il est donc normal de vouloir réformer pour une meilleure efficacité mais est-ce la faute du statut du personnel si le service fonctionne mal ? La raison essentielle de la réforme c’est l’endettement qui est dû en partie à la construction de lignes TGV en nombre, à la demande des grandes villes et des travaux demandés par les collectivités et l’état. Le maintien et la bonne accessibilité des services publics sont un facteur essentiel pour garantir la démocratie et l’égalité des citoyens. Si des petites lignes sont supprimées, ce sera au détriment des petits territoires et la baisse du rôle de l’état et l’augmentation de la participation privée entraînent inégalités des territoires et des citoyens.

Emplois : on constate une inadéquation entre l’offre de postes de travail et ceux qui cherchent du travail. C’est le résultat d’un manque de prospective, d’analyse, de vision à moyen terme de l’évolution des postes et d’une formation adaptée à cette évolution et le problème est la formation.

Deux France se font face ; deux mondes qui ne communiquent plus, la France des métropoles avec des entreprise florissantes, du monde, de la circulation, produit de la « mondialisation heureuse » sur un modèle libéral et inégalitaire et qui répond aux exigences économiques et la France périphérique, celle des campagnes, des zones rurales, des villes petites et moyennes qui ont perdu leurs industries et qui souffrent de désertification. Des territoires qui sont devenus pauvres alors qu’ils ne l’étaient pas et qui ont été abandonnés. Il faut écouter les habitants de cette France, entendre la colère : disparition des commerces, fermeture des services publics, disparition de certaines petites entreprises. Ce processus d’appauvrissement s’est déroulé sur une vingtaine d’années de façon invisible, inaudible. Pourtant ces zones regroupent la majorité de la population. Aujourd’hui, ces habitants redeviennent visibles avec des révoltes, des plans sociaux, des manifestations, une explosion de l’abstention aux élections et 11 millions d’électeurs pour l’extrême-droite dans une nouvelle radicalité. On assiste à une recomposition sociale des territoires : colère de la France des oubliés, désastre économique, social, culturel, problème identitaire. Les habitants ne reconnaissent plus leur pays, ils pensent que les enfants vivront encore moins bien que leurs parents, ils sont en manque de considération. Tout cela entraîne une transformation des esprits : on n’est plus chez nous, on ne vit plus ensemble, manque de lieu de rencontres, d’associations. La population est affectée et rejette l’autre, l’étranger. Ce clivage entre les deux France provoque la destruction du partage idéologique gauche-droite remplacé par un clivage identitaire, des régions de gauche, plus en colère et plus déçues votent aujourd’hui pour l’extrême-droite. Toutes ces colères se manifestent par des actions de protestations mais aussi par de la violence et le rejet de l’État, quel qu’il soit, un État dont on ne croit plus qu’il puisse apporter du bien commun pour tous. 61% de territoires pauvres constitue aujourd’hui cette France en colère et la situation risque de ne pas s’arranger avec ce qui va suivre : baisse des dotations aux municipalités, fermeture de services publics ; etc.
De nombreuses réformes sont nécessaires mais trop peu de temps pour la réflexion, peu de concertation et pas de temps de négociation véritable sont des facteurs de dégradations de la Paix sociale.

Heureusement, la France se réinvente avec de nombreuses initiatives de citoyens, municipalités, associations, pour faire revivre les territoires.