INFO N° 3 – NOVEMBRE 2014

Les sujets de ce soir : Mur de Berlin et conséquences sur l’Europe – Ukraine et Poutine – Réforme territoriale.

Chute du Mur de Berlin. En 1989, cet événement marque la fin de la Guerre froide entre les USA et l’Union Soviétique. Espoirs de traités de paix, d’échanges commerciaux, culturels grâce à l’effacement d’une séparation entre deux blocs. Mais nous nous sommes trompés d’analyse : la chute du Mur était un rêve plutôt qu’un acte pour un monde plus juste. On pensait alors que l’écroulement de l’Union Soviétique était le résultat des actions du combat démocratique mené par les pays occidentaux. Mais en réalité c’était la fin d’un régime pourri, sans vie, contaminé de l’intérieur et qui s’est écroulé très rapidement. Et cette cause là a conditionné ce que la Russie est aujourd’hui.
Comme la Russie ne s’est pas plus rapprochée des USA, on l’a négligée, ignorée et elle n’a pas été admise dans le concert des nations. Abandonné à son sort, le peuple russe a souffert de l’isolement et de la disparition du régime soviétique (travail, logement …). Le libéralisme brutal a rendu les gens plus malheureux qu’avant, en gagnant pourtant une liberté mais toute relative. Perte de la grandeur d’un pays, mal vivre, perte de dignité, honte, tous ces ressentis sont exploités par les dirigeants, Gorbatchev, Eltsine, Poutine.
L’Europe a bien ouvert ses portes à Mikhaïl Gorbatchev car jugé moins communiste mais comme il s’est toujours référé au socialisme (à visage humain – avec son projet de Maison européenne commune), on ne l’a pas soutenu, compris, écouté. On n’a pas cherché à le connaître et a engagé un mouvement d’aide à la construction du nouveau système qu’il voulait mettre en place. On ne l’a pas soutenu quand Boris Eltsine a pris sa place. Eltsine a vendu la Russie, privatisé la Russie au profit d’une nouvelle oligarchie dont Vladimir Poutine faisait partie. On aurait du le respecter, l’inviter à parler , l’écouter. On a manqué l’histoire avec deux ratés : mise au rencart de la Russie et abandon de Gorbatchev. Dans le peuple, ressentiment, agressivité à l’égard de l’occident, exploités par les dirigeants et c’est ce qui a donné Poutine qui lui ne parlera pas de Maison européenne mais de Grande Russie. C’est un pur produit de l’URSS. On assiste à ses manœuvres pour réaliser la Grande Russie de ses rêves : Géorgie, Crimée, Ukraine et ensuite Moldavie et peut être le reste de la Géorgie.

Ukraine. En octobre, élections législatives. Deux partis alliés qui donnent un président avec 22% et un 1er ministre avec 23% des voix. Deux personnalités qui se prononcent pour un rapprochement avec l’Europe. C’est une leçon de démocratie et Poutine a du reconnaître ces élections. Mais il n’abandonne pas pour autant les pressions sur Kiev et il possède les leviers pour exercer ces pressions dans la volonté forte d’empêcher tout regard de l’Ukraine vers l’occident, vers l’UE et l’OTAN. 1 – Levier économique avec le gaz. Un compromis a été signé mais la situation économique de l’Ukraine est telle que l’impayé de gaz est très conséquent. 2 – Levier industriel : l’industrie ukrainienne se situe à l’est et dépend des énergies en provenance de la Russie. 3 – Fragilité de l’est, (Dombas) pro-russe. Les indépendantistes ont organisé un référendum le 11 mai 2014 et bien entendu le résultat est à 89% en faveur du rapprochement avec la Russie. Quelle sera la prochaine étape ? Faire du chantage au gaz, faire des concessions, annexer le Dombas, déplacer les frontières, attaquer si résistance ?
Des mauvaises analyses dans le passé peuvent enclencher des conséquences graves. le néo-libéralisme est une idéologie, un système qui s’impose au détriment des libertés individuelles. Les sociétés sont en transition entre un libéralisme régulé et une idéologie totalitaire.

Réforme territoriale. En débat au Sénat.
4 objectifs :
1 – Diminuer l’épaisseur du « mille feuilles », de l’empilement de collectivités – SIVOM – SIVU – Agglo – Métropole – Communauté de Communes – Canton – Arrondissement – Département – Région – 36 000 communes. La totalité de nos structures politiques et administratives sont presque aussi nombreuses que la totalité de celles des autres pays d’Europe.
2 – Passer à 13 ou 14 régions au lieu des 22 régions métropolitaines et Corse.
3 – Faire la clarté dans les compétences de chaque structure. Les mêmes compétences sont dévolues à plusieurs collectivités. Par exemple, voies ferrées et circulation, c’est la Région mais le réseau ferré c’est l’Etat. Autre exemple, le logement : équilibre de l’habitat sur un secteur, urbanisme, c’est la Région. Les prêts, l’allocation logement, c’est l’Etat. Les HLM c’est à la fois l’Etat, les Communes et les Communautés de Communes.
4 – Redresser les politiques publiques : Qui a les compétences ? Tout le monde et personne. La démocratie ne se fait plus pour le bien-commun mais selon les oppositions des partis politiques. Les citoyens assistent au spectacle sans être informés. Dorénavant ils seront informés car les décisions publiques devront se prendre au niveau du territoire régional. Exemple des CLD, Conseils locaux de développement, créés par la Loi d’Orientation d’Aménagement et de Développement Durable du 25 juin 1999 (dite loi Voynet) visant au renforcement de la concertation locale et de la participation des représentants de la société civile aux choix d’aménagement et de développement du territoire. Librement organisés, leur vocation est de constituer des lieux de propositions afin d’exercer une fonction de mobilisation de la société civile, et le cas échéant, de relais d’informations auprès des populations.
Ces 4 objectifs sont légitimes mais comment conduire cette réforme importante. L’écueil, ce sont les politiques eux-mêmes et la façon dont la réforme est conduite. Les politiques, empoignade sur tout, opposition sur tout, c’est une absurdité alors que cette réforme est nécessaire. Bien commun, intérêt général, des mots qui ne représentent plus rien. Pas de programme, pas de vision. On défend son parti, pas le bien commun.
Ce sont les citoyens qui dans l’histoire, finalement, ont fait l’histoire. Passer de l’opinion au jugement en recevant un savoir, des connaissances qui font appel à la raison, à l’intelligence. L’opinion fabrique du négatif, c’est la leçon de l’histoire.

Louis CAUL-FUTY Françoise SURETTE