04 – UNE JOURNEE AUTOUR DU MONDE

Jamel BALHI Marathonien, aventurier photographe, écrivain. 24 novembre 2017
Voyage au rythme d’une journée dans le monde. Les étapes symboliques de la journée des habitants de la Terre dévoilent l’unité du monde. Un hymne à la liberté, un formidable message d’espérance porté par les valeurs intangibles de l’Homme. Reportage audiovisuel.
Il est difficile de reproduire ici toutes les étapes, les couleurs, les rencontres, les sensations de ce voyage autour du monde en courant. Juste un instantanée pour faire rêver d’ailleurs. Du petit déjeuner au coucher et au repos salutaire de la nuit.
Jamel commence à courir autour du monde le BAC en poche en partant pour l’Arabie Saoudite. Le roi Fahd lui offre un appareil photo, courir et photographier deviennent sa vie. En 1987, il court jusqu’à Shanghai sur l’invitation d’un ami à prendre un café. Et suite à un grave accident de moto, découvre l’importance de vivre et décide de faire le tour du monde. Ivresse du voyage. Il écrit, coure la Route de la Foi, soit relie les villes saintes La Mecque, Bénarès, Jérusalem. Il se lance avec un budget de 5€ par jour, du matin au soir, à travers les cultures du monde.
Le matin. Dormir dans un cimetière avec les momies incas. Dans un jardin d’enfants à Abou Dhabi, des mômes dans un carton. Faire sa toilette dans une rivière au Mozambique. Hammam à Istanbul. Toilette sous la mousson. WC en collectivité. Cuvette chauffante au Japon ! Dentifrice en bouse de vache. Nettoyeur d’oreilles, barbier, chercheuse de poux.
Petit déjeuner. Café, thé, nuage de lait. Bière à Munich. Jus de copra. Œuf dur avec poussin. Cafards. Etoile de mer. Chien. Rat en Amérique latine. Fromage en tube. Viande de panda. Avec fourchettes, baguettes, mains. Un quart de la population ne mange rien.
La matinée. A Damas, on va au marché, à l’école. Des enfants jouent. Le plus pauvre mendie à Haïti. On attend le facteur. Prostitués, hommes et femmes attendent au bordel. On donne, on reçoit. Fièvre du matin à Hongkong. New York la ville qui ne s’arrête jamais, business men accros au portable. Les trottoirs de Kaboul. Embouteillage. Police. Caméras. Vélos, mobylettes surchargés.
Spiritualité. Prières pour toutes les religions. Amour pour un dieu. Eglises, monastères, mosquées. Territoire d’Allah. La Mecque, Jérusalem. Soufisme, derviches, moulins à prières. Livres, objets de culte. Le Gange, les bonzes, sadhu (moine ascète). Après la messe, les affaires continuent.
La route. Marchés, épiceries, vergers, plantations. Un an en Chine, la Muraille qui séparait les barbares et l’Empire du Milieu. Désert, monde agricole. Hébergement chez des fermiers. Vaches, moutons, laine Mérinos, propriétés à perte de vue. Extrême pauvreté des paysans, Madagascar, Afrique. Accueilli comme un frère, comme la famille. Les familles, amours des enfants, amour des mères et pères. 10 kilomètres de marche en Afrique, sur la route de l’école. L’école, la classe, regards d’enfants, sourires. Jeux des enfants. Les enfants s’amusent, d’autres travaillent. Mineurs, cireurs de chaussures, mécaniciens. Confection textiles, chantiers, vendeurs, potiers. Cadences infernales, pas de place pour l’enfance. Mendicité, illettrisme.
Guerres. Terrorisme. Kosovo. Israël. Les Balkans. Croatie. Armes. USA. Bangkok. Kiev. Bagdad. Le Caire. Printemps arabes. Scènes apocalyptiques. Bombes. Cadavres. Handicapés, amputés. Milliers de victimes. Ruines de la guerre. A New York en septembre 2001. La peine est universelle. Les guerres n’ont jamais cessé depuis 1827. Que s’est-il passé en 1827 ? 6 juillet 1827 : Traité de Londres pour la pacification de la Grèce signé par Royaume-Uni, France et Russie. 20 octobre 1827, la bataille de Navarin, la flotte turco-égyptienne est attaquée dans le port grec de Navarin par une escadre anglo-franco-russe dans la guerre d’indépendance de la Grèce contre la Turquie. Mai 1827, début de la Guerre d’Alger (jusqu’en 1830).
Nature, beauté, rencontres. Trottoirs, scène de théâtre à ciel ouvert. Un verre d’eau à chaque rencontre. Regards. L’étranger est un ami qu’on n’a pas encore rencontré. Richesse et pauvreté. Beauté et laideur. Sagesse et folie. Solitude et compagnie. Les mains pour la communication, l’échange, le travail, le jeu, l’art, la création. Toujours quelqu’un au bout du chemin, une rencontre. Chats, chiens, lépreux. Tatouages. Bords de route. Oiseaux en liberté. Avaler les nuages. Eau, geysers, désert de sel en Bolivie. Oasis. Zanzibar. Tataouine. Pyramides. Panthéon. Pétra. Dunes, déserts.
Le soir. Le soir tombe, soleil couchant. Couleurs. Pêcheurs qui rangent les filets. Fêtes qui s’installent. Lumières. Musique. Dernier regard de la journée. Repos. Dormir et peut-être rêver. Bord de route, trottoir ou lit douillet. Endroits insolites. Accueil. Paix.

La paix n’est pas l’absence de guerre, c’est une vertu, un état d’esprit, une volonté de bienveillance, de confiance, de justice. Baruch SPINOZA

Interview : Ce qui m’intéresse par-dessus tout, c’est de rencontrer des gens, et je veux ensuite témoigner de ce que je ressens. J’aime le contact direct avec le monde. Je dors très souvent chez l’habitant. Un jour où j’ai interpellé un groupe de personnes pour leur demander s’ils connaissaient un endroit où je pourrais dormir une femme me répond « Venez dormir chez moi, je n’ai pas les moyens d’aller vers le monde, alors avec vous, le monde vient vers moi ».