N° 04 – LES DESSOUS DU SALEVE ET L’ALIMENTATION DES « EAUX BELLES »

AGNES et ANDRE COLLIN. Explorateurs passionnés des cavités et galeries du Massif du Salève. 18 janvier 2017 – 56 participants.
Le Salève souterrain intrigue les scientifiques depuis 200 ans. Les spéléos sportifs, descendants des boueux genevois, apportent des réponses grâce aux récentes découvertes.
André COLLIN a étudié le Salève dans le cadre du brevet d’état d’alpinisme et, par la même, a découvert les monts et dessous du Salève. Les 15 années d’étude et d’exploration des cavités du massif, par Agnès et André, en collaboration avec les spéléos genevois, leur ont permis la découverte de plusieurs centaines de mètres de galeries inexplorées. La découverte de la rivière souterraine de Bellevue les a amenés à collaborer avec les techniciens d’Annemasse Agglo.
Présentation par Mme Collin du diaporama. Depuis 10 ans des centaines de mètres de nouvelles cavités sont explorés dans les entrailles du Salève et c’est depuis 1932 que les Suisses explorent le Salève, dans les courants d’eau et les courants d’air. La première étude est celle du géologue genevois Horace-Bénédict de Saussure (1740-1799). Découverte de la Grotte du Seillon en 1850, sur la commune de Collonges, secteur des Varappes et relevé de marques d’occupation comme le noir de fumée des torches. Galerie remplie de sable, 10 m3 de ce sable sont sortis mais de gros orages et la galerie se rebouche. La Grotte d’Archamps : grâce au pompage de l’eau, doublement de la longueur de la cavité de 300 mètres de développement horizontal mais quand on arrête de pomper l’eau revient et il faut tout recommencer. La Grotte des Crânes entre point haut sous La Thuile et le bas Réseau de La Thuile : découverte en 1955 avec 245 mètres de développement, années 1999-2000, séances de désobstruction permettant d’atteindre 491 mètres de développement, et découverte en 2003 du réseau Aval puis celui de l’Amont, ce qui permet un développement de 2871 mètres et 140 mètres de dénivelé. Quand tous les axes seront connectés le développement sera de plus de 4000 mètres. Puits André en 2004, baptisé ainsi car c’est André Collin qui passe sa lampe en premier. Galerie Agnès car c’est Agnès Collin qui a commencé à déblayer le sable et trouver cette énorme galerie. Salle de l’Amitié, une salle d’une vingtaine de M3 avec des stalactites. Galerie des Fleurs, calcique, roche dissoute par l’eau et des fleurs dans l’eau. Galerie des Fondues, mais oui, faire une fondue dans une galerie et découverte d’une galerie après avoir rampé dans le sable. Pont sous terre, un pont créé par les élèves. Faune locale dans les galeries notamment plusieurs espèces de chauve-souris telles que Grand murin et Barbastelle d’Europe. Grottes de Saint-Blaise, pas une grande valeur mais très bien pour découvrir des espèces d’insectes. Découverte de squelettes et découvertes archéologiques.
Histoire d’eaux : montagne du Chatelard – Grotte de Bachai ou Bacha di Fayes – Grotte du diable, on utilise tuyaux, pompes, groupes électrogènes mais dès qu’on arrête de pomper, l’eau revient, et c’est toujours à refaire. Trou des Allemands ce nom reste un mystère. De nombreuses découvertes sont pour les spéléologues des morceaux de bravoure, une grande fierté. Bellevue 1888 : un geyser qui sort et s’arrête, la conclusion est qu’il doit donc y avoir de l’eau, les gens descendent mais ne trouvent pas d’eau. En 1931, on abandonne le pompage car toujours pas d’eau. En 1953, les boueux descendent, mettent du sel au fond du gouffre de Bellevue et il ressort dans la résurgence des Eaux Belles. En 1985, les spéléos d’Annemasse font un topo qui ressemble vraiment à celui de 1931. 2 mars 2008, découverte de la porte des Eaux Belles, découverte d’une rivière cascade. En quelques mois, on passe à une profondeur de 166m et 1600 m de galerie. Concrétions dans la zone qui se noie régulièrement – toute sorte de formes. En mai 2015, la crue remonte à 125 mètres. Annemasse Agglo a fait poser une sonde au fond pour connaître à chaque instant la quantité d’eau stockée On peut l’estimer à 8000 m3 dans le réseau que l’on connaît ce qui veut dire que dans l’ensemble il y en a au moins 10 fois plus. Vieille légende d’un lac sous le Salève mais cela semble tout de même impossible.30% de la consommation d’Annemasse Agglo vient des Eaux Belles, 50% d’Arthaz. Les eaux des communes sont beaucoup plus surveillées que les eaux en bouteille. Usine des eaux à Etrembières. Quand manque d’eau, déficit des Eaux Belles mais connexion avec les autres sources d’alimentation comme les Voirons. Pas de perte d’eau entre le sommet du Salève et les Eaux Belles. Le réseau ne va pas plus loin que La Croisette, une faille qui suit le Salève.
Le Club des Boueux a été fondé le 5 novembre 1931, au bar du Perroquet Bleu dans le quartier des grottes de Genève. L’acte de fondation de ce club a été signé sur le livre d’or du bar en question et ces deux ont aujourd’hui disparu.Cet acte de fondation est surtout du à la rencontre de deux hommes, le premier est notre célèbre ethnologue genevois Georges Amoudruz et l’autre le montagnard Emile Buri. Tous deux visitaient de temps à autres des cavités mais avec la difficulté de trouver des partenaires qui partageaient leur passion. Pendant maintes années, ils jouent au poker le budget matériel. Et dans les statuts de la société, un seul article existe, l’article 14. Cet article personne ne l’a retrouvé, mais en gros il interdit tout ce qui n’est pas convenable et impose tout ce qui est nécessaire. Un jour, Jean-Jacques Pittard leur propose de créer la société suisse de spéléologie, ce qu’ils firent en 1939.
De la Société Suisse Spéléologique section Genevoise SSSG à la Société Spéléologique Genevoise SSG. Entre ces deux dates, c’est une longue histoire, de 1939 à 1996, que d’histoires et d’explorations! Bon, voyons les bouleversements majeurs. En 1961, c’est la création du Bulletin de la société : ‘Les Boueux’. Ce journal prendra plus tard le nom de ‘Hypogées – Les Boueux’. Puis les maintes explorations, au Salève, en Haute-Savoie, dans le Jura, en Valais, à Schwytz, en Espagne, etc… Puis en 1995, suite au projet de fusion avec la SSdG, une nouvelle société genevoise voit le jour l’année suivante, la SSG.
La SSG aujourd’hui Forte d’une centaine de membres, la SSG est une société active qui mène de nombreuses explorations en Suisse et à l’étranger.