N° 6 – LA GENÈSE BABYLONIENNE : DE LA CRÉATION DE L’HOMME AU DÉLUGE. SYMBOLISME DE L’ÉPOPÉE

Maurice SIMON 20 novembre 2013 – 37 participants. Quel rapport les mythes entretiennent-ils avec l’éthique et la psychologie ? Mythes et réalité ? Épopée de Gilgamesh. Point de vue symbolique du déluge.
Maurice Simon a une passion très ancienne pour les mythes et la mythologie grecque mais il a voulu aller plus avant. Aux textes anciens de Mésopotamie, 4000 ans avant JC. Qu’est-ce qui ce cache derrière ces grands textes ? Quel est leur symbolisme ? Comment transmettre la profondeur de l’émotion qui se dégage de ces grands textes ? Il faut commencer au début de l’histoire.
Quelques définitions : Mythe – Mythos : raconter une histoire avec des personnages, d’étonnants animaux fantastiques. Logos : raisonnement extrêmement logique. Raison du monde. Argumentation. Idées archétypes. Assyriologie : langue, région, Moyen Orient, Mésopotamie. Sémitisme : classement des langues pour trouver leurs ressemblances, racines par exemple. Cunéiforme : en argile, en bambou, l’écriture ressemble à des clous. Symbole : signe figuratif qui représente un concept. Psyché humaine : ensemble de tout ce qui fait un être humain, l’âme, l’esprit.
La Mésopotamie : entre deux fleuves, le Tigre et l’Euphrate, l’Irak actuelle. 3400 ans avant JC à 224 ans après JC. Les Sumériens arrivent vers 500 ans avant JC et s’installent entre les deux fleuves. 1000 ans après ils ont construit une vingtaine de grandes cités. Mais leur talon d’Achille, c’est leur faiblesse de l’âme.
Gilgamesh est le 5ème roi de la dynastie. On en fait un être surnaturel, deux tiers dieu, un tiers homme. C’est le héro du Déluge. Le Déluge, ce pourrait être un monde où toutes les valeurs sont détruites et l’arche serait un groupe de gens, intellectuels, philosophes, société civile qui dit « assez, nous devons retrouver des valeurs ». Gilgamesh veut accomplir un exploit qui serait gravé sur les tablettes d’argile et dans la mémoire des hommes. Avec son ami Enkidu, il affronte le géant Hombaba, gardien de la Forêt des Cèdres. Ce mythe du combat contre la forêt, c’est l’introspection dans notre subconscient. Les divinités sont toujours des représentations des qualités humaines, de la perfection humaine.
Les Akkadiens arrivent avec le roi Sargon d’Akkad et occupent la Mésopotamie de 2400 avant JC à 2200 avant JC. C’est une grande civilisation, les Akkadiens échangent, écrivent, parlent des sentiments, de sensibilité. Au 19ème siècle c’est la découverte de milliers de tablettes, 25000, non classées, non déchiffrées. (Elles sont conservées au British Muséum) mais quelqu’un va parvenir à les classer et à les déchiffrer et une des premières raconte l’histoire de Gilgamesh. Ce chercheur ira sur les sites irakiens et recoupera ce qui constitue le stock et les nouvelles découvertes. L’akkadien donne accès à une littérature abondante, car on l’écrivait habituellement sur des tablettes d’argile qui, une fois cuites, résistent tant aux incendies qu’aux inondations et tremblements de terre. Le déchiffrement est laborieux : l’akkadien ne s’écrit pas avec un alphabet mais avec les caractères cunéiformes d’une langue plus ancienne, le sumérien.
Au début sont transcrits des récits agraires. Ensuite des histoires beaucoup plus profondes sur la psyché humaine. L’imagination devient expressive, symbolique. Les divinités qui anciennement représentaient des puissances astrales deviennent l’image idéalisée de l’âme humaine et de ses qualités.
Mythe de Persée : regarder au fond de soi, comprendre les motivations de nos actes, de nos paroles. Le subconscient : on se ment à soi-même, il n’y a que dans les rêves que l’on ne se ment pas à soi-même.
Les mythes expliquent les comportements humains. Psychanalyse – Introspection délibérante et élucidante. Classement en activités malsaines, mysticisme, dysharmonie et en activités saines, joie, harmonie. Les mythes nous poussent à nous détacher de l’étape précédente, l’animalité, l’instinct pour aller vers l’esprit qui permet de vivre mieux.
De nombreuses civilisations ont été inspirées par les grands textes mais si on ne comprend pas le sens des mythes, on ne peut éviter les conflits. Si on expliquait les mythes, par exemple en disant que les dieux sont la représentation de toutes les qualités humaines, on éviterait bien des conflits. Les mythes nous parlent : être responsables, prendre nos responsabilités aujourd’hui.

Bibliographie
Epopée de Gilgamesh Abed AZRIE
Babylone et la Bible Jean BOTTERO Entretien avec Hélène MONSACRE
Ce que nous disent les mythes Paul DIEL
Le symbolisme dans la mythologie grecque Paul DIEL
Le mythe de Sisyphe Albert CAMUS
Le symbolisme dans la Bible Paul DIEL
L’Epopée de Gilgamesh Raymond Jacques TOURNAY et Aaron SHAFFER
Lorsque les dieux faisaient l’homme Jean BOTTERO
L’épopée de Gilgamesh : le grand homme qui ne voulait pas mourir Jean BOTTERO