ÉGALITÉ

Jocelyne DECOMPOIX

Formatrice et animatrice en philosophie

19 décembre 2012    –   18 participants.

«  Nous sommes tous égaux !  Ah bon ! A quelles conditions une véritable égalité peut-elle se réaliser ? »

Voici les textes proposés par Jocelyne à partir desquels nous avons animé l’atelier autour de cette question de l’égalité.

Alain : « Nous posons la personne humaine comme égale à nous et libre comme nous voulons l’être. Mais cela ne fait pas que la personne humaine soit toujours traitée comme telle. Il y a de terribles métiers, il y a des taudis ; peut-être faut-il dire qu’il n’y a pas une parcelle de commodité de notre vie qui ne soit payée par la misère de quelqu’un. Mais enfin, il n’y a plus d’esclaves et nous ne voulons plus d’esclaves. Nous ne voulons plus d’esclaves et nous nous y tenons. »

« Qu’est-ce que le droit, c’est l’égalité. L’état de droit s’opposera au libre jeu de la force. C’est contre l’inégalité que le droit a été inventé. Et les lois justes sont celles qui s’ingénient à faire que les hommes, les femmes, les enfants, les malades, les ignorants soient tous égaux. Ceux qui disent que l’inégalité est dans la nature des choses disent donc des pauvretés. »

Alain Mortagne-au-PercheOrne3 mars 1868 – Le VésinetYvelines2 juin 1951), est un philosophejournalisteessayiste et professeur de philosophie..

Charles Taylor : « J’aimerais concentrer l’analyse sur la sphère publique et tenter d’élaborer ce qu’une politique de reconnaissance égalitaire a signifié et pourrait signifier. En fait, cette politique en est venue à signifier deux choses différentes (…). Avec le passage de l’honneur à la dignité est venue une politique d’universalisme mettant en valeur l’égale dignité de tous les citoyens, et le contenu de cette politique a été  l’égalisation des droits et des attributions. Ce qu’il faut éviter à tout prix est l’existence de citoyens de « première » et de « seconde classe ». (…) Au contraire, le second changement – le développement de la notion moderne d’identité – a donné naissance à une politique de la différence. Il existe aussi naturellement un fondement universaliste à cela, qui tend à la confusion entre les deux. Tout le monde devrait être reconnu en fonction de son identité unique. Mais la reconnaissance signifie ici quelque chose d’autre. Avec la politique d’égale dignité, ce qui est établi est censé être universellement le même, un ensemble identique de droits et de privilèges ; avec la politique de la différence, ce que l’on nous demande de reconnaître, c’est l’identité unique de cet individu ou de ce groupe, ce qui le distingue de tous les autres. »

Charles Margrave Taylor  5 novembre 1931MontréalQuébec) est un philosophe canadien.

 Paroles du groupe : pas d’égalité sans inégalités. L’égalité est une question de droits, de lois, de devoirs. Etre égaux tout en gardant l’identité de chacun. Le droit à la différence. Reconnaissance de l’être humain dans sa valeur propre. En politique la recherche de l’égalité est un choix de société. Malgré la loi, il n’y a pas de véritable égalité dans les actes de la vie.

Pour tendre vers l’égalité, organiser l’école autrement, avec groupes de soutien, aide individuelle, classes moins surchargées. Pas d’égalité dans l’accès à la santé pour tous, le logement, l’accès à la culture …

D’autres mots : réciprocité – partage – transmission – participation – dignité.