BILLET D’HUMEUR N° 9 – SEPTEMBRE 2016

Il est grand temps de rallumer les étoiles Guillaume Apollinaire

Chers amis, voici la période des vacances qui s’achève pour nos chers petits et grands écoliers et pour l’Université Populaire c‘est aussi l’heure de la rentrée. Comment parler de cet été marqué par la violence, la douleur, la mort, la colère et la haine ? Et comme si tout cela ne suffisait pas, comme s’il ne fallait pas se serrer les coudes et faire ensemble, comment supporter la récupération de ces évènements dans des polémiques honteuses et dangereuses, une surenchère indécente de propositions plus populistes les unes que les autres ? Assez, ce n’est pas cela la France ! J’avoue mon découragement, ma tristesse devant mon impuissance, que j’espère passagère, à porter l’espoir, à trouver des raisons de ne pas baisser les bras. Difficile, très difficile pour moi de ne pas tomber dans une sorte d’état second, un peu léthargique et désabusé. Vous voyez je ne vous cache rien de mon état d’esprit.
Heureusement, à l’approche de septembre, nouvelle saison que je veux croire pleine de promesses, je trouve des raisons de me «reprendre en main » dans ma famille, l’amour que j’ai pour les miens, dans l’amitié, dans la culture, les livres, les films, la musique … Je me dis alors que tout n’est pas perdu, il reste encore beaucoup. A préserver, à partager, à découvrir. Alors, courage, reprenons vie et continuons.
Il y a un an, je vous parlais du film « En quête de sens », un film pour espérer : nous le programmons en partenariat avec plusieurs Conseils citoyens, le lundi 19 septembre, au Ciné Actuel. Avec l’envie de partager à la fin de la séance, quelques idées alternatives de culture, de consommation, de mode de vie. Nous recevrons Johanna Luyssen, une féministe convaincue qui nous parlera des combats d’aujourd’hui pour le droit des femmes dans un monde où « les hommes ont toujours eu des opinions arrêtées sur ce qu’étaient en droit d’exprimer les femmes, à travers leur esprit mais aussi leur corps » dixit Télérama n° 3476.
Au fil des mois, j’espère que vous trouverez dans le programme de l’Université Populaire des raisons de sortir de chez vous – même cet hiver – et mes amis et moi-même vous engageons à vous manifester par vos avis, vos idées, vos souhaits. Notre association est aussi la vôtre, nous comptons sur vous et vous remercions de votre fidélité.
Je voudrais terminer ce billet mi-figue-mi-raisin par le récit d’une tragédie qui m’a brisé le cœur : l’histoire de Samia Yusuf Omar, jeune athlète somalienne qui, à 18 ans, en 2008, avait couru le 200 mètres aux JO de Pékin. De retour à Mogadiscio, elle ne rêvait que d’être présente aux jeux de Londres 2012 mais pour cela il fallait qu’elle se libère de l’obscurantisme religieux des soldats d’al-sheba pour qui il est mal qu’une femme coure. Elle savait que pour progresser elle devait rejoindre l’Europe. Elle décide de partir et traversera la Somalie, l’Ethiopie, le Soudan, la Lybie jusqu’à Tripoli pour embarquer. Elle connaîtra angoisses, peurs, abus, prisons, humiliations, privations, solitude qu’elle partagera avec ses amis par quelques messages sur Facebook, ultime lien avec le monde extérieur. Et mourra en mer comme des milliers d’anonymes vite oubliés, vite engloutis par les flots. Voila, juste pour que le nom de Samia vive dans notre cœur quelques instants. Une BD : Rêve d’Olympe, le destin de Samia Yusuf Omar de Reinhard Kleist

Il faut prendre conscience de l’apport d’autrui, d’autant plus riche que la différence avec soi-même est plus grande. Albert JACQUARD

Bonne saison 2016-2017 à tous.
Françoise